Une étude révèle les ravages subis par l’île Henderson, un lieu isolé au milieu de l’Océan Pacifique censé être l’un des derniers endroits sur terre à l’abri de l’être humain et où 18 tonnes de plastique ont été accumulés depuis les années 60.
L’île Henderson, carrefour des courants océaniques
Entre la Nouvelle Zélande et le Chili se trouve une île isolée au milieu de l’Océan Pacifique, l’île Henderson de l’archipel des Pitcairn. Ce sanctuaire protégé de le toute touche humaine est en réalité un carrefour des différents courants océaniques qui font que chaque jour, plus de 3 500 objets en plastique échouent sur la plage. Des emballages alimentaires, des bouteilles ou encore des filets de pêche dont l’origine a pu être retracée par des chercheurs. Japon, Chine, États-Unis, Europe, Russie ou encore Chili, ce point central est devenu une vraie poubelle à ciel ouvert.
Pourtant, Jennifer Lavers et son équipe de scientifiques qui viennent de publier une étude sur le sujet, ne pensaient pas trouver autant de déchets. En effet, le courant fait que chaque bouteille qui atterrit par hasard sur les plages de l’île finit enfouie sous le sable en à peine quelques heures. Après avoir creusé jusqu’à une profondeur d’environ 10 centimètres, l’accumulation totale des déchets est évaluée à au moins 38 millions de détritus, soit l’équivalent de 18 tonnes de plastique. Des chiffres qui seraient sous-évalués puisque de nombreux débris étaient trop petits ou inaccessibles pour être étudiés. Cela fait de l’île le lieu où la concentration de plastique est la plus forte au monde.
Aucun lieu sur terre n’est à l’abri de la pollution humaine
Ce lieu est pourtant un exemple parmi la liste des sites du Patrimoine Universel de l’Unesco puisque les autorités compétentes ont mis en place de nombreuses mesures pour protéger l’île des touristes ou de toute activité humaine. Seules des équipes de scientifiques autorisées ont le droit de s’y rendre. Il s’agit aussi d’un des atolls coralliens les mieux conservés au monde.
Les scientifiques de par le monde ne sont pourtant pas surpris et rappellent l’impact de l’être humain sur la nature. De nos jours, des microplastiques sont découverts chaque jour aussi bien sur des îles désertes qu’au cœur de l’océan arctique. Enric Sala, biologiste marine, explique sur le site National Geographic que « les gens sont toujours surpris de découvrir des déchets sur des îles paradisiaques supposées être désertes.
Cela fait partie de nos aprioris et c’est pour cela que ça continue de nous surprendre. Il n’y a plus d’île isolée de nos jours puisque les océans sont remplis de plastique. » Une précédente étude révélait que 8 millions de tonnes de déchets sont jetés dans la mer chaque année.
Par Salim Berkoun, le
Source: ArsTechnica
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