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Ce satellite « éboueur » va récupérer les débris spatiaux en orbite à l’aide de son harpon

C’est une première. Le petit satellite britannique RemoveDEBRIS a utilisé avec succès son harpon afin de saisir un panneau composite simulant un débris spatial. Avec la multiplication des satellites dans les années à venir, ce type de technologie pourrait rapidement devenir indispensable.

 

Un satellite « éboueur de l’espace » équipé d’un harpon

On estime à plusieurs milliers le nombre d’objets spatiaux de grande taille (réservoirs, étages supérieurs de lanceurs etc…) qui ne sont plus sous contrôle, et le harponnage reste actuellement la technique la plus indiquée pour éviter que ces derniers n’entrent en collision avec un satellite. C’est dans cette optique que le Centre spatial de l’Université de Surrey (Angleterre) a développé en collaboration avec différentes branches d’Airbus le satellite « éboueur de l’espace » RemoveDEBRIS. L’appareil a été déployé en septembre dernier depuis la Station spatiale internationale.

Conçu pour tester en conditions réelles différents scénarios et technologies de désorbitation des débris spatiaux, ce petit engin de 100 kg a mené à bien sa troisième démonstration de capture à l’aide d’un harpon. Ce dernier s’est déployé à une vitesse d’environ 20 mètres/seconde en direction de sa cible, un panneau composite, à l’intérieure de laquelle il s’est fiché, brisant au passage la perche qui la maintenait (voir vidéo ci-dessous). Dans un futur proche, ce type d’engin permettra de traîner un débris pour le forcer à quitter son orbite et à le faire redescendre pour qu’il s’autodétruise en pénétrant dans l’atmosphère.

 

Avec la multiplication des satellites, ce type d’engin deviendra bientôt une nécessité

RemoveDEBRIS va désormais devoir mener à bien son ultime mission, qui consistera à déployer une voile permettant d’augmenter la force de traînée du satellite « éboueur » dans l’atmosphère résiduelle subsistant à ces altitudes (environ 400 kilomètres). Grâce à cette voile, l’engin devrait rentrer dans l’atmosphère bien plus rapidement que prévu (quelques semaines au lieu de quelques années) et se consumer entièrement avant d’avoir atteint le sol. Avec les nombreux projets de constellations géantes de satellites, l’utilisation de ces « nettoyeurs de l’espace » deviendra bientôt une nécessité.

En effet, sur les 6 000 satellites envoyés dans l’espace depuis Spoutnik en 1957, 75 % d’entre eux ne fonctionnent plus. Et ces collisions pourraient être amenées à se multiplier de façon exponentielle au cours des prochaines années avec la multiplication des engins spatiaux placés en orbite. Lorsque deux satellites se percutent, ils génèrent un nuage de débris spatiaux qui augmente de façon drastique le risque de nouveaux accidents. C’est précisément ce qui s’était produit en 2009, lorsque Cosmos-2251, un satellite militaire russe hors-service était entré en collision avec Iridium-33, un satellite de télécommunication américain fonctionnel.

Si de tels scénarios venaient à se produire, cela donnerait lieu à un emballement extrêmement problématique, théorisé en 1978 et connu sous le nom de syndrome de Kessler.

Par Yann Contegat, le

Source: Le Figaro

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