Actuellement, trouver des alternatives plus écologiques aux pratiques traditionnelles est devenu un enjeu majeur dans presque tous les domaines de l’industrie de la production. C’est notamment le cas de l’agriculture. Nous savons tous que les méthodes traditionnelles d’agriculture ont tendance à abîmer le sol et à avoir un impact très négatif sur l’environnement indépendant. Pour pallier ces lacunes, de nombreuses méthodes alternatives qui permettent de mieux préserver l’environnement tout en continuant la production ont été inventées. Parmi ces méthodes, nous avons la culture hydroponique.

Les plantes d’une ferme hydroponique © PublicDomainPictures

Le mot hydroponique vient des mots grecs « hydro » (eau) et « ponos » (travail), et signifie donc « travailler avec de l’eau ». La culture hydroponique est alors une méthode de culture de plantes sans utilisation du sol. Cette technique utilise à la place une solution nutritive minérale dans un solvant aqueux, ce qui permet au processus d’absorption des nutriments d’être plus efficace que lors de l’utilisation de sol.

Pour ce faire, les racines des plantes cultivées sont suspendues dans du sable, du gravier, de l’eau, de la tourbe de coco, de la laine de roche ou des granulés d’argile (pour n’en nommer que quelques-uns), et les nutriments sont appliqués directement sur les racines à l’aide d’une solution liquide. Toute eau non absorbée par les racines est recyclée dans le système pour être absorbée plus tard.

Les racines d’une plante en culture hydroponique © Flickr / Aqua Mechanical

Une méthode vieille de plusieurs millénaires

Cette méthode a un aspect très futuriste, pourtant cette pratique remonte très loin dans le passé. Certains pensent qu’en 600 av. J.-C., les jardins suspendus de Babylone ont été établis avec des méthodes hydroponiques. Les historiens peuvent conclure avec plus de certitude que les Aztèques ont utilisé un style de culture hydroponique aux Xe et XIe siècles, lorsqu’ils ont commencé à cultiver sur le lac Texcoco. Bien que la culture hydroponique soit une méthode ancestrale de culture de plantes, des progrès gigantesques ont été accomplis au fil des décennies dans ce secteur innovant de l’agriculture.

Au cours du siècle dernier, scientifiques et horticulteurs ont expérimenté différentes méthodes de culture hydroponique. La culture hydroponique a notamment été utilisée pendant la Seconde Guerre mondiale pour approvisionner les troupes stationnées sur des îles non arables du Pacifique en produits frais cultivés dans des systèmes hydroponiques établis localement. Plus tard, la culture hydroponique a été intégrée aux programmes spatiaux de la NASA dans le cadre des aspects pratiques de la colonisation d’autres planètes et astres.

Culture d’oignons par hydroponie par la NASA © Wikipedia

Les nombreux avantages de la culture hydroponique

Une plantation hydroponique sur un sur © Wikimedia / Tinanyc

Il est à savoir que la culture hydroponique convient parfaitement à la production commerciale de produits alimentaires, mais aussi au jardinage amateur. La culture hydroponique possède plusieurs avantages par rapport au sol. Contrairement aux plantes cultivées dans le sol, les plantes cultivées dans un système hydroponique n’ont pas besoin de développer de grandes structures racinaires pour rechercher des éléments nutritifs.

Avec la culture hydroponique, il est plus facile de tester et d’ajuster les niveaux de pH. Dans cette méthode, les plantes sont donc élevées dans un milieu de culture inerte et parfaitement équilibré au pH. Ce système permet également aux plantes de ne dépenser que très peu d’énergie pour acquérir les éléments nutritifs à partir des racines. L’énergie économisée par les racines est ainsi mieux utilisée pour la production de fruits et de fleurs.


LES AGRICULTEURS AFFIRMENT QUE LES CULTURES HYDROPONIQUES UTILISENT JUSQU’À 90 % MOINS D’EAU QUE L’AGRICULTURE TRADITIONNELLE POUR LES MÊMES CULTURES.

Des fraises en culture hydroponique © Flickr / Lars Plougmann

Cette méthode de culture peut notamment être faite à l’extérieur par temps chaud ou à l’intérieur toute l’année et présente de nombreux avantages, notamment le fait que le cultivateur n’ait pas besoin de désherbage, il y une croissance plus rapide avec des rendements élevés dans un plus petit espace, il n’y a pas de bestioles volantes, les légumes et fruits sont propres à la cueillette, ils sont plus faciles à récolter et présentent une qualité constante. Enfin, il n’y a ni insecte nuisible ni maladie liés au sol.

L’un des aspects les plus intéressants de la culture hydroponique réside également dans le fait qu’elle peut être réalisée dans un espace réduit : un balcon ou une terrasse, une petite cour, le toit d’un immeuble et même à l’intérieur de la maison. Puisqu’il s’agit d’un système autonome, une configuration hydroponique peut être adaptée à la taille de l’espace de votre choix. Il ne faut cependant pas oublier de prendre en compte le poids de l’eau lors du choix de l’emplacement et de la conception du système.

Une culture hydroponique sous serre © Flickr / Aqua Mechanical

Les différents systèmes d’hydroponie

Il y a différentes façons de cultiver de manière hydroponique. Dans l’une des méthodes les plus populaires, il faut placer les plantes dans un bac en plastique et laisser une solution nutritive s’écouler au-delà de leurs racines. C’est ce qu’on appelle notamment la technique du film nutritif (ou NFT). Dans cette méthode, le nutriment est comme une sorte de bande transporteuse liquide : il glisse constamment au-delà des racines, leur apportant la qualité dont ils ont besoin.

Une ferme hydroponique © Wikimedia / Ryan Somma

Il est également possible de faire pousser des plantes dont les racines sont soutenues par un milieu enrichi en nutriments, tel que la laine de roche, le sable ou la vermiculite, qui agit comme substitut stérile du sol. C’est ce qu’on appelle généralement technique avec substrat, et cela varie surtout en fonction du substrat utilisé. C’est l’une des méthodes les moins avantageuses en matière d’hydroponie, étant donné qu’elle présente de nombreux inconvénients en rapport avec le renouvellement et le recyclage des substrats.


JUSQU’EN 1936, LA CULTURE HYDROPONIQUE ÉTAIT SURTOUT PRATIQUÉE EN LABORATOIRE POUR ÉTUDIER LA CROISSANCE DES PLANTES ET LE DÉVELOPPEMENT DE LA RACINE.

Une ferme hydroponique à EPCOT © Flickr / DcJohn

Une autre méthode s’appelle l’aéroponie et est caractérisée par un produit populaire appelé AeroGarden. Bien que le nom suggère que les plantes soient cultivées à l’air libre, les racines sont en fait suspendues dans un récipient rempli d’air extrêmement humide. En réalité, les racines poussent dans un aérosol riche en nutriments, un peu comme un nuage rempli de minéraux.

Il existe encore un grand nombre de méthodes de culture hydroponique, mais celles mentionnées précédemment font juste partie des plus populaires. En théorie, il faut juste savoir qu’il est possible de cultiver n’importe quelle plante de manière hydroponique, mais comme c’est toujours le cas pour le jardinage, certaines méthodes fonctionnent inévitablement mieux que d’autres. Les cultures fruitières telles que les tomates et les fraises, ainsi que les laitues et les fines herbes, font partie des plantes qui se cultivent le plus facilement en hydroponie.

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2 Commentaires
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Callicarpa
Callicarpa
2 années

Si on veut manger des fruits et légumes sains, naturels et bio, il vaut mieux éviter de cultiver de ces façons là