Le récit de David et Goliath est l’une des histoires bibliques les plus connues. Mais au-delà de cet affrontement épique se cache une ancienne civilisation dynamique : les Philistins. Aujourd’hui, une découverte fascinante met en lumière leurs mystérieuses pratiques religieuses, offrant un aperçu des rituels et des croyances pratiqués à l’endroit même où se tenait autrefois Goliath.
Une découverte à la fois archéologique et botanique
Des chercheurs israéliens ont découvert des détails fascinants sur les anciennes pratiques et rituels des Philistins, une ancienne civilisation habitant la région biblique de Gath, traditionnellement identifiée comme étant la ville natale de Goliath. Cette découverte – dont les détails ont été publiés dans la revue Scientific Reports –, contrairement à d’autres qui se sont concentrées sur des artefacts ou des structures, a mis en lumière les pratiques religieuses de ce peuple grâce à l’analyse de restes végétaux préservés.
En effet, l’équipe d’archéologues et d’archéobotanistes de l’université Bar-Ilan ont concentré leurs recherches sur des restes de nourriture et de matières végétales trouvés dans deux anciens temples philistins localisés dans ce qui est aujourd’hui connu comme étant le site archéologique de Tell es-Safi, dans le centre d’Israël. Les produits qui ont été étudiés comprenaient un ensemble de graines, de céréales, de fruits et d’herbes qui, selon les chercheurs, ont été préparés in situ dans le cadre des pratiques cultuelles dans les temples.
Ces restes auraient été consommés, sacrifiés et utilisés comme éléments décoratifs pour des rituels réalisés par les Philistins il y a plus de 3 000 ans. Notons que les Philistins étaient une culture énigmatique qui a prospéré pendant l’âge du fer dans le sud du Levant (les régions bordant la côte méditerranéenne de l’Asie) entre 1200 et 600 avant notre ère. Cette dernière découverte a ainsi fourni un aperçu unique de divers aspects de la vie religieuse des Philistins, notamment les ingrédients utilisés dans les offrandes dans les temples et le calendrier des cérémonies basées sur la disponibilité saisonnière des plantes.
Une nouvelle compréhension d’un peuple souvent négligé
Les résultats de l’étude indiquent également que la religion philistine accordait une importance particulière au monde naturel et à son lien avec le bien-être humain. Les plantes associées à l’eau courante et à des saisons spécifiques étaient fréquemment incorporées dans leurs rituels. Cela met en évidence une perspective unique sur le monde naturel, où des éléments comme l’eau et les changements saisonniers n’étaient pas de simples facteurs environnementaux, mais détenaient un pouvoir symbolique et une signification religieuse.
Par ailleurs, les chercheurs ont également constaté qu’il y avait une certaine similitude entre les rituels philistins et égéens. Cela remet en question l’interaction des Philistins avec les autres cultures antiques, notamment dans la mesure où les Philistins étaient considérés comme des insulaires peu réceptifs aux influences externes à leur propre peuple. Enfin, outre les restes de nourriture et de végétaux, les découvertes dans les temples comprenaient également des poids à tisser, des équipements de cuisine et un pot de stockage provenant de Jérusalem.
D’après les chercheurs, cela indique que certaines offrandes dans le temple provenaient du royaume biblique de Judée. Les poids des métiers à tisser ont également fourni la preuve que les femmes tissaient dans les temples pour la déesse Asherah, la déesse mère dans les traditions cananéennes et philistines. Dans l’ensemble, cette découverte revêt une valeur considérable pour la compréhension des Philistins, une civilisation souvent éclipsée par leur représentation biblique comme adversaires des Israélites. Par ailleurs, voici 10 anciennes civilisations dont vous n’avez jamais entendu parler.