Des chercheurs de l’université de Californie du Sud ont développé une nouvelle approche ciblée, utilisant l’édition génétique et des salves d’ultrasons pour éliminer efficacement les cellules cancéreuses.
Thérapie combinée
CRISPR est un puissant outil qui s’appuie sur une enzyme appelée Cas9 pour modifier des gènes spécifiques. Ces ciseaux moléculaires étant susceptibles de migrer dans des parties non désirées de l’organisme et de déclencher des réactions immunitaires problématiques, les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Nature Communications, ont trouvé un moyen de contrôler précisément leur action.
Celle-ci implique l’encapsulation de CRISPR dans des vecteurs viraux, qui peuvent être administrés par voie intraveineuse. Des impulsions ultrasonores focalisées sont ensuite dirigées vers la partie du corps souhaitée afin d’activer l’outil d’édition génétique à la demande.
Testés sur des souris, les ciseaux moléculaires ciblaient spécifiquement les télomères (capuchons à l’extrémité des chromosomes) des cellules cancéreuses. Entraînant leur mort, cette action a également déclenché une puissante réponse immunitaire, contribuant à l’élimination des tumeurs.
En parallèle, des cellules immunitaires CAR-T, entraînées pour cibler la protéine CD19, exprimée par certains cancers et dont la production avait été préalablement « dopée » grâce à CRISPR, ont été réintroduites dans l’organisme des rongeurs.
Des résultats préliminaires impressionnants
À l’issue de la période de suivi, les chercheurs ont constaté que l’ensemble des spécimens ayant bénéficié de l’approche combinée avaient survécu et leurs tumeurs sous-cutanées complètement disparu. En comparaison, le taux de survie chez les souris ayant uniquement reçu le traitement CAR-T atteignait à peine 40 %.
Si davantage de recherches seront nécessaires avant d’envisager des essais cliniques, ces résultats préliminaires s’avèrent particulièrement prometteurs.
L’an passé, des scientifiques américains avaient constaté que l’élimination des chromosomes supplémentaires des cellules cancéreuses, également grâce à CRISPR, permettait d’empêcher leur développement incontrôlé.