
Douze crânes humains vieux de plus de 10 500 ans viennent d’être exhumés dans le sud-est de la Turquie. Cette découverte, aussi fascinante qu’intrigante, dévoile un peu plus les pratiques rituelles des premières communautés néolithiques, mais laisse encore bien des questions sans réponse. Explications.
De nouvelles trouvailles au cœur d’un sanctuaire néolithique
À Sefer Tepe, l’un des sites majeurs du vaste projet archéologique Taş Tepeler, les recherches dirigées par le professeur associé Emre Güldoğan, de l’université d’Istanbul, ont révélé douze nouveaux crânes. Huit d’entre eux proviennent de la fameuse salle des crânes, déjà célèbre pour les 31 fragments découverts l’an dernier, et quatre d’une cellule voisine.
L’équipe de 39 spécialistes et étudiants poursuit les fouilles dans six tranchées. Pour Güldoğan, ces nouveaux échantillons confirment l’importance rituelle de ce lieu et suggèrent des pratiques culturelles encore plus complexes que prévu.
🚨 BREAKING: Archaeologists in Şanlıurfa’s Sefertepe have unearthed 12 human skulls, dating back about 10,500 years. Found in two chambers—eight in the “skull room” and four elsewhere—all part of the Neolithic Tas Tepeler Project. Previous finds include 31 skulls ranging from… pic.twitter.com/487L2ome3H
— History Content (@HistContent) September 14, 2025
Des restes humains qui racontent plusieurs générations
Les crânes, étudiés par le professeur Yılmaz Selim Erdal, de l’université Hacettepe, appartiennent à des individus de tous âges, du nourrisson de six mois à l’adulte quadragénaire. Cette diversité indique qu’il ne s’agit pas d’un drame unique, mais d’un rituel funéraire répété sur plusieurs générations.
Comme à Göbekli Tepe, son site jumeau, Sefer Tepe se révèle ainsi être bien plus qu’un simple lieu de vie : un centre cérémoniel où la mort et le culte des ancêtres occupaient une place primordiale.
Architecture, botanique et symbolisme en filigrane
Les fouilles ne livrent pas que des ossements. Les archéologues ont atteint le sol d’un bâtiment associé aux niches et aux crânes, dont le substrat rocheux a été soigneusement nivelé et percé de fosses, preuve d’une planification rituelle.
Cette saison marque aussi le début des études botaniques pour détecter d’éventuelles traces d’agriculture, et des travaux de restauration sur des menhirs brisés, peut-être utilisés lors de cérémonies.
Inscrit dans le réseau des douze sites Taş Tepeler (dont Göbekli Tepe, surnommé le « point zéro de l’histoire »), Sefer Tepe éclaire un paysage culturel néolithique interconnecté, où croyances et architectures monumentales s’entremêlaient. À mesure que les fouilles progressent, quelles nouvelles révélations ce sanctuaire préhistorique livrera-t-il sur les origines de nos premières traditions spirituelles ?
Par ailleurs, ces crânes dans la « grotte de sang » au Guatemala témoignent d’un sacrifice rituel maya brutal.