Alors que la seconde vague de la pandémie a été largement attribuée à un relâchement global concernant le respect des gestes barrières et des mesures de distanciation sociale, une nouvelle étude suggère que celle-ci était inévitable en raison du temps.
L’influence sous-estimée des facteurs climatiques
L’année dernière, une équipe de chercheurs de l’université de Nicosie s’était penchée sur les différents paramètres climatiques susceptibles de favoriser la propagation du coronavirus. Les chercheurs avaient analysé les effets de la température, de l’humidité et de la vitesse du vent sur le nuage de gouttelettes d’aérosol et la viabilité du virus, et découvert que l’évaporation constituait un facteur critique dans sa transmission.
« Une température élevée et une faible humidité relative entraînent des taux d’évaporation élevés des gouttelettes contaminées, ce qui réduit considérablement la viabilité du virus », avait estimé Talib Dbouk, co-auteur de l’étude.
Les scientifiques avaient à l’époque conclu que la concentration du nuage de gouttelettes d’aérosol ainsi que la distance qu’il parcourait pouvaient persister à des températures élevées lorsque l’humidité relative était forte, et souligné que la vitesse du vent jouait également un rôle dans la propagation du virus. Ce qui se traduirait par une seconde vague de la pandémie en automne et en hiver, en raison de températures plus basses et de forts vents augmentant la survie du virus dans l’air et par conséquent sa transmission.
Un nouvel indice pour affiner les modèles épidémiologiques
Récemment présentés dans la revue Physics of Fluids, leurs derniers travaux mettent une nouvelle fois en évidence la nécessité de prendre en compte les paramètres climatiques dans les modèles utilisés afin de prédire efficacement l’évolution d’une épidémie.
Les modèles épidémiologiques actuels ne reposent généralement que sur deux paramètres de base, le taux de transmission et le taux de guérison. Alors que ces deux taux sont supposés être des constantes, les chercheurs français et anglais ont constaté que ce n’était pas le cas et ont mis au point une nouvelle variable dépendant du temps : le taux d’infections aéroportées, ou indice AIR.
Lorsque celui-ci a été appliqué à des modèles de Paris, New York et Rio de Janeiro, le moment où la seconde épidémie survenait dans chaque ville a pu être déterminé avec précision. En outre, les données ont montré que le virus se comportait très différemment à Rio de Janeiro par rapport à Paris et New York, ce qui s’expliquerait par les variations saisonnières dans les hémisphères nord et sud.
« Les gouvernements doivent planifier à plus long terme en tenant compte des effets du temps »
« Nous proposons que les modèles épidémiologiques prennent en compte les effets climatiques par le biais de l’indice AIR », ont déclaré les auteurs de l’étude. « Les confinements nationaux ou à grande échelle ne devraient pas être basés sur des modèles de prévision à court terme, excluant les effets de la saisonnalité du temps. »
« En cas de pandémie, où une vaccination massive et efficace n’est pas disponible, les gouvernements doivent planifier à plus long terme en tenant compte des effets du temps et concevoir les directives de santé publique et de sécurité en conséquence », a souligné Dbouk. « Cela pourrait permettre d’éviter des réactions vives en réponse aux confinements stricts qui affectent négativement tous les aspects de la vie et de l’économie mondiale. »
Bien que les chercheurs s’attendent à une réduction du nombre d’infections dans les mois à venir, avec l’augmentation des températures et la baisse de l’humidité, ces derniers estiment qu’elle ne devrait à aucun moment remettre en question les mesures de distanciation sociale ainsi que le port du masque.
Par Yann Contegat, le
Source: Eurekalert
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Catégories: Actualités, Santé
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