Les scientifiques du projet ScanPyramids ont pu cartographier pour la première fois en détail un passage « caché » au sein de la pyramide de Khéops, érigée il y a plus de 4 500 ans.
La pyramide de Khéops continue de révéler ses secrets
Bâtie vers 2560 avant J.-C. sous le règne du pharaon Khéops et seule des sept merveilles du monde antique encore debout, la grande pyramide de Gizeh (139 mètres) a constitué pendant des millénaires la structure humaine la plus haute du monde. Il a en effet fallu attendre 1311, et l’achèvement de la tour principale de la cathédrale de Lincoln (160 mètres), en Angleterre, pour que l’édifice égyptien soit détrôné.
Au cours des dernières décennies, l’emploi d’un large éventail de techniques avancées pour sonder la structure interne de la pyramide sans l’endommager a conduit à des découvertes étonnantes, incluant une cavité géante de 30 mètres.
Bien que l’existence du « nouveau » couloir, situé juste au-dessus de l’entrée principale de la pyramide, soit suspectée depuis 2016, l’utilisation de la radiographie cosmique à muons a permis de préciser ses dimensions : 9 mètres de long, avec une section transversale d’environ 2 mètres sur 2.
The new Great Pyramid corridor… Is it a dead end? The mystery deepens pic.twitter.com/SmXH8IZrE1
— Matt Sibson (@MattSibson) March 2, 2023
Utilisée depuis 1971 pour cartographier les entrailles des pyramides, cette approche repose sur l’utilisation de détecteurs placés en divers points de l’édifice afin de révéler les concentrations des muons, forme de rayonnement cosmique bombardant en permanence la surface de la Terre. Ces particules étant partiellement absorbées par les pierres des pyramides, la mesure de leurs niveaux permet aux chercheurs d’identifier des cavités à l’intérieur de la structure.
Les premières images « directes » du corridor
En s’appuyant sur ces relevés, les chercheurs, dont les travaux sont détaillés dans la revue Nature Communications, ont découvert qu’une minuscule caméra semblable à celles utilisées lors des procédures médicales pouvait être glissée entre les jointures des parois de la structure afin d’obtenir les premières images « directes » du corridor.
Contribuant à éclairer les méthodes employées par les anciens Égyptiens pour bâtir les pyramides, ce couloir au plafond triangulaire aurait probablement permis de redistribuer le poids de la structure de part et d’autre de l’entrée de l’édifice.
Si l’archéologue égyptien Zahi Hawass a déclaré qu’il était « fort possible » que le tunnel protège la véritable chambre funéraire du roi Khéops, l’égyptologue britannique Reg Clark estime qu’il s’agissait plus probablement d’une simple innovation structurelle, ce que l’absence d’artefacts semble indiquer.