“Méfiez-vous de ce que vous souhaitez” : c’est avec cette accroche qu’est arrivé sur nos écrans Coraline. Adapté d’un conte pour enfants, ce film d’animation tout en pâte à modeler vous emmène dans un univers parallèle où une petite fille va voir son rêve le plus cher se réaliser, non sans lui coûter quelques boutons. Entre une vision en 2 temps de la famille et une direction artistique burtonienne, SooGeek vous fait découvrir ce film d’animation aussi touchant que terrifiant.
Réalisé en 2009 et adapté d’un roman de Neil Gaiman publié en 2002, Coraline vous raconte l’histoire d’une petite fille qui vient d’emménager dans une nouvelle maison avec ses parents. Tous les 2 bourreaux de travail, ils ne s’occupent quasiment pas de leur fille qui le vit très mal. Elle rêve d’avoir des parents aux petits soins pour elle et qui passeraient leurs journées à ses côtés. Un jour, en explorant la maison, elle découvre une petite porte qui la conduit dans un monde parallèle où tout semble identique mais où ses parents la couvrent d’amour. La seule différence est que ceux-ci ont des yeux en boutons.
La vie est alors parfaite pour Coraline, jusqu’à ce que ses nouveaux parents lui proposent de lui coudre les fameux boutons sur les yeux afin qu’ils soient heureux pour toujours. Terrorisée par cette offre, la petite fille s’enfuit. Ce qui n’est pas du goût de sa nouvelle mère, qui va aller jusque dans le monde réel pour kidnapper les vrais parents de Coraline. La petite fille va alors devoir s’armer de courage pour affronter cette mère et retrouver une vie normale, quitte à renoncer à sa vie de rêve.
Coraline est un peu comme un conte de fées moderne alliant l’univers d’Alice au pays des merveilles à celui d’Hansel et Gretel. Quand Coraline quitte sa maison pour se rendre chez l’autre famille, tous ses rêves sont exaucés. Elle a tous les cadeaux et l’attention qu’elle cherche désespérément auprès de ses vrais parents : en résumé, elle vit dans un monde parfait. Enfin, presque parfait car derrière cette surenchère d’attention se cache une sorcière qui veut à tout prix remplacer les yeux de la petite fille par des boutons. Une manière originale de se rappeler que même ce qui est parfait a forcément un côté sombre et qu’il faut aussi se méfier des inconnus, même s’ils exaucent vos rêves.
L’histoire dénonce aussi le fait que les familles passent de moins en moins de temps ensemble, obnubilées par le travail et les responsabilités. A sa manière, il nous rappelle que rien ne remplacera jamais nos parents et qu’il est important de passer de bons moments à leurs côtés. Le côté Alice est évoqué par ce monde coloré où tout semble possible et Hansel et Gretel par le fait qu’elle a tout ce qu’elle veut mais aussi par le personnage de l’autre mère/sorcière. Et comme pour lier le monde réel au monde parallèle, on trouve le personnage du Chat (autre référence à Alice) qui accompagne Coraline et veille sur elle. Une histoire jouant sur 2 tableaux que la direction artistique du film rend particulièrement bien.
Entièrement réalisé en pâte à modeler et en stop motion, Coraline a vu le jour grâce aux doigts magiques d’Henry Selick, l’un des producteurs de L’Etrange Noël de monsieur Jack et de James et la pêche géante. C’est donc en connaisseur qu’il s’est lancé dans l’adaptation du conte de Neil Gaiman en y mettant un peu de la fantaisie du film qui l’a fait connaitre.
Entre ses personnages difformes, ses 2 univers aux ambiances très différentes et ses éléments de décor semblant sortis d’une histoire d’Halloween, tout rappelle l’œuvre de Tim Burton alors qu’il est étranger au film. Mais Henry Selick a travaillé au sein du studio du réalisateur et en a donc repris certains éléments correspondant tout à fait à l’esprit du livre même s’ils ne sont pas évoqués dans l’œuvre originale, comme les monstres à rayures ou les arbres qui se déroulent. Car comme c’est le cas dans de nombreuses adaptations de romans, il y a des différences entre le livre et le film.
Si dans le film, la petite fille semble avoir une dizaine d’années, elle est en réalité plus jeune dans le livre, mais aussi plus rêveuse et plus solitaire à cause du comportement de ses parents. Des parents qui sont aussi dépeints de manière différente dans les 2 œuvres. Dans le livre, ils ne s’occupent pas assez de Coraline car leur travail leur prend tout leur temps, mais ils n’y peuvent rien et ne font pas exprès d’ignorer leur fille. Alors que dans le film, ils sont présentés comme très secs, vivant presque exclusivement pour leur travail et n’hésitant pas à paraître assez méchants avec Coraline. Un personnage supplémentaire fait également son apparition dans le film, Patbol. Et enfin, la fin n’est pas la même dans les 2 histoires. Mais pas de spoil, on vous laisse découvrir les 2 pour vous faire votre avis !
S’il existe quelques différences avec l’oeuvre dont il est inspiré, le film d’animation Coraline est une petite merveille qui allie la magie d’une histoire envoûtante à un univers visuel atypique. Son héroïne incarne à la fois l’innocence, le courage et l’amour, de belles valeurs qu’elle nous fait partager en passant d’une maison à l’autre. De plus, on oublie vite que ce film est fait en stop motion tant l’animation est fluide mais attention toutefois, le film peut être effrayant pour de jeunes enfants. Trouvez-vous que l’esthétique du film est trop proche de celle des films de Tim Burton ?
Par Justine Manchuelle, le
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