C’est une mauvaise nouvelle pour les amateurs de coquilles Saint-Jacques, ce fruit de mer particulièrement apprécié pendant les fêtes de fin d’année. En effet, des chercheurs de l’université de Plymouth viennent de publier les résultats effarants de leur étude révolutionnaire sur l’absorption des nanoparticules de plastique chez ces organismes marins, tandis que leur impact sur la santé humaine n’est pas encore connu.
DES MILLIARDS DE NANOPARTICULES ACCUMULÉES EN SEULEMENT QUELQUES HEURES
C’est un constat effarant : il ne faut que quelques heures pour que des milliards de nanoparticules de plastique s’incrustent dans les organes principaux d’une coquille Saint-Jacques. Pire, dans une eau parfaitement propre, il faut des semaines pour que l’organisme marin se débarrasse naturellement des plus petites, tandis que les plus grosses semblent indélogeables. Ces résultats inquiétants, qui ont été publiés par des chercheurs de l’université de Plymouth dans la revue Environmental Science & Technology avec les détails de leur expérience révolutionnaire, indiquent donc que les coquilles Saint-Jacques qui se retrouvent dans nos assiettes contiendraient d’énormes quantités de nanoparticules de plastique.
Le plastique est partout
Maya Al-Sid-Cheikh, principale auteure de l’étude, explique que pour parvenir à cette constatation, « nous avons fabriqué des nanoparticules de plastique dans nos laboratoires et avons incorporé une étiquette afin de pouvoir retracer les particules dans le corps du grand pétoncle ». En laboratoire, après seulement six heures d’exposition à des concentrations de plastiques similaires à celles retrouvées dans les océans, des milliards de particules de 250 nm de diamètre (0,00025 mm) s’étaient accumulées dans les intestins des coquilles Saint-Jacques. Mais ce n’est pas tout, de nombreuses particules plus petites encore, mesurant 20 nm de diamètre (0,0000002 mm), s’étaient dispersées dans les reins, les branchies, les muscles et d’autres organes !
De quoi rappeler le triste sort de cette baleine retrouvée avec plus de six kilos de déchets plastiques dans le ventre. Les coquilles Saint-Jacques ont ensuite été replongées dans une propre, mais il aura fallu attendre 14 jours pour que les plus petites particules disparaissent.
Cependant, les plus imposantes étaient toujours présentes 48 jours après ! Ted Henry, professeur de toxicologie environnementale à l’Université Heriot-Watt (Royaume-Uni) précise que « comprendre comment les particules de plastique sont absorbées au travers des membranes biologiques et s’accumulent dans les organes internes est essentiel pour évaluer le risque que ces particules présentent pour la santé humaine et pour l’organisme humain ». Malheureusement, on retrouve déjà des micro-particules de plastiques dans les excréments humains.
Par Christelle Perret, le
Source: SciencePost
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