C’est une étape importante. La NASA a annoncé que sa sonde interstellaire Voyager 1 recommençait à envoyer des données exploitables sur son « état de santé », après de longs mois de « charabia ».
Des mois éprouvants
Voyager 1 se trouve actuellement à environ 24 milliards de kilomètres de nous. Une distance vertigineuse impliquant que 22,5 heures soient nécessaires pour que les commandes envoyées depuis la Terre lui parviennent et 22,5 heures supplémentaires pour recevoir sa réponse.
Si l’odyssée de la sonde, débutée il y a près d’un demi-siècle, n’a pas été un long fleuve tranquille, en novembre dernier, celle-ci avait pris une sombre tournure, avec la transmission d’un flux absurde de uns et de zéros au lieu de ses habituels ensembles d’informations scientifiques et techniques.
Début mars, les équipes de la NASA ont déterminé que le problème était lié à l’un des trois systèmes informatiques embarqués de Voyager 1 : le « sous-système de données de vol » (FDS), chargé de conditionner ces données avant qu’elles ne soient transmises à la Terre par son unité de modulation télémétrique.
Sounding a little more like yourself, #Voyager1.
— NASA JPL (@NASAJPL) April 22, 2024
For the first time since November, Voyager 1 is returning useable data about the health and status of its onboard engineering systems. Next step: Enable the spacecraft to begin returning science data again: https://t.co/eZyqo7uERu pic.twitter.com/6YZM33Mp48
Suite à l’envoi d’une commande visant à inciter Voyager 1 à utiliser des séquences différentes dans son logiciel, ce qui reviendrait à contourner toutes les données susceptibles d’être corrompues, la NASA a capté quelques jours plus tard un signal différant du flux de données illisible capté jusqu’alors, s’étant avéré être une lecture de l’ensemble de la mémoire du FDS.
Sauvetage interstellaire
Au cours des semaines suivantes, les ingénieurs de l’Agence spatiale américaine ont comparé cet « instantané » à celui reçu avant que la sonde spatiale ne tombe en panne, et constaté que l’une des puces mémoire du FDS avait cessé de fonctionner. Pour résoudre le problème, les ingénieurs ont fractionné le code y étant stocké et l’ont inséré dans les parties fonctionnelles de la mémoire du FDS.
Le 20 avril, la NASA a reçu une réponse de Voyager 1 indiquant que la manipulation avait fonctionné. Pour la première fois depuis cinq mois, la sonde recommençait à envoyer des données exploitables concernant l’état de ses systèmes techniques.
La prochaine étape consistera à rétablir la transmission de ses données scientifiques, nous offrant un aperçu précieux des conditions régnant au sein de l’espace interstellaire.
Par Yann Contegat, le
Source: Live Science
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