Venue des confins du Système solaire, la comète C/2019 Y4 (Atlas), qui avait été découverte le 28 décembre 2019, voit sa luminosité augmenter rapidement, à mesure qu’elle se rapproche du Soleil. À ce rythme-là, celle-ci pourrait être visible à l’œil nu dès ce mois-ci.

Une chevelure de gaz de 720 000 kilomètres de diamètre

Lors de sa découverte, réalisée à l’aide du système de surveillance astronomique robotisé ATLAS installé à Hawaï, duquel elle tire son nom, la comète C/2019 Y4 se trouvait à environ 439 millions de kilomètres du Soleil, et sa luminosité se révélait environ 398 000 fois plus faible que celle des astres susceptibles d’être visibles à l’œil nu. Mais au fil des semaines, les scientifiques ont observé que celle-ci augmentait beaucoup plus rapidement que prévu, passant d’une magnitude 17 en février à une magnitude 8 courant mars, soit une luminosité 4 000 fois supérieure.

Comme d’autres comètes, Atlas devient plus brillante à mesure qu’elle se rapproche du Soleil, car elle se trouve bombardée par des quantités croissantes de rayonnement solaire, lui faisant perdre des quantités importantes de matière. Ce qui se traduit par une gigantesque chevelure de gaz, mesurant à l’heure actuelle quelque 720 000 kilomètres de diamètre, ainsi qu’une queue de gaz et de poussière particulièrement étendue. « La comète libère en ce moment d’énormes quantités de ses gaz volatils gelés », a déclaré Karl Battams, du Laboratoire de recherche navale de Washington, D.C. « C’est pourquoi elle s’éclaircit si vite. »

La comète Atlas (repérable à sa lueur verte et à sa queue de gaz et de poussière) photographiée le 29 mars dernier
— solarseven / Shutterstock.com

Atlas pourrait potentiellement être la comète la plus brillante depuis 1997

Fonçant vers son point d’orbite le plus proche du Soleil, qu’elle atteindra dans un peu moins de deux mois, C/2019 Y4 se trouve actuellement au-dessus de la tête de la Grande Ourse et pourra être observée à l’œil nu lorsqu’elle traversera la constellation de la Girafe. La comète traversera ensuite Persée avant de flirter avec les Pléiades et le Taureau, quand elle plongera au plus près du Soleil. À ce moment précis, l’objet se trouvera à moins de 38 millions de kilomètres de notre étoile, soit une distance inférieure à l’orbite moyenne de Mercure, et sa luminosité pourrait atteindre un pic la rendant plus visible que cette dernière dans le ciel nocturne.

Il est toutefois important de noter que le comportement des comètes reste notoirement imprévisible : la vitesse à laquelle la luminosité d’Atlas augmente a légèrement diminué ces derniers jours, et les astronomes ignorent si la comète sera encore intacte lorsqu’elle passera au plus près du Soleil.

Les données de la NASA indiquent que la comète C/2019 Y4, qui met un peu plus de 6 000 ans pour faire un tour complet autour de notre étoile, suit une orbite très similaire à celle de la Grande Comète de 1844. Ce qui laisse penser qu’il pourrait s’agir d’un fragment de cette dernière. Si les estimations au sujet de l’augmentation de la luminosité d’Atlas se vérifient, elle pourrait rivaliser avec Hale-Bopp, dernière comète spectaculairement brillante à être passée à proximité de la Terre.

Animation montrant l’orbite de la comète Atlas
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