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Des relevés radar révèlent l’ampleur d’une cité maya tentaculaire cachée sous la jungle

Les archéologues estiment que Calakmul comptait plus de 50 000 habitants à son apogée

Pyramide Calakmul
La pyramide de Calakmul — Alfredo Matus / Shutterstock.com

Des archéologues de l’Institut national d’anthropologie et d’histoire (INAH) mexicain ont réalisé une étude Lidar du site archéologique de Calakmul, révélant l’étendue de cette ancienne colonie maya majeure.

La capitale du Royaume du Serpent

Située au cœur de la jungle de la grande région du bassin du Petén, dans l’État mexicain de Campeche (sud-est du pays), Calakmul était la capitale du Royaume de Kaan, comme l’indique la large distribution de glyphes de têtes de serpent découverts sur place. Tout au long de la période classique (250 à 1100 de notre ère), elle a entretenu une intense rivalité avec la grande cité de Tikal (au Guatemala).

On estime qu’à la fin de cette période, correspondant à son apogée, cet établissement maya tentaculaire comptait plus de 50 000 habitants et couvrait une superficie de plus de 70 kilomètres carrés.

Afin d’obtenir un meilleur aperçu de son étendue, les chercheurs de l’INAH, en collaboration avec l’université de Houston, ont effectué un relevé Lidar aérien d’une zone de 95 kilomètres carrés largement recouverte par la jungle, dans la réserve naturelle de Calakmul.

Ayant précédemment révélé d’anciens cérémoniels mexicains ainsi qu’un vaste réseau urbain précolombien dans le nord de la Bolivie, cette méthode de télédétection génère un grand nombre d’impulsions laser par seconde. En calculant le temps que mettent ces dernières pour se répercuter sur les objets environnants ou le sol et revenir à l’émetteur, les chercheurs peuvent déterminer précisément l’élévation du sol, et ainsi identifier les vestiges d’anciennes infrastructures humaines difficilement décelables à l’œil nu.

Une cité tentaculaire

Les données obtenues offrent un aperçu unique de l’étalement urbain de Calakmul, avec la mise en évidence d’une soixantaine de structures résidentielles massives (comptant jusqu’à 60 logements individuels) regroupées autour de temples, de sanctuaires et de vastes places utilisées pour le commerce, et des aménagements agricoles réalisés pour subvenir aux besoins de dizaines de milliers d’individus.

Selon les archéologues, la densité des structures et l’ampleur des modifications du paysage suggèrent qu’autour de 700 de notre ère, Calakmul était l’une des plus grandes cités des Amériques.

« Toutes les terres disponibles ont été couvertes de canaux, de terrasses, de murs et de digues, afin de fournir une sécurité alimentaire maximale et une quantité d’eau suffisante aux habitants de Calakmul, dont la superficie était équivalente à celle de villes comme Washington, Amsterdam ou Bruxelles », explique l’équipe dans un communiqué.

Par Yann Contegat, le

Source: Heritage Daily

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