Faisant partie d’une pièce de musique de chambre baroque, le Canon en ré de Pachelbel a été interprété par toutes sortes d’instruments, des klaxons de trains aux poulets en caoutchouc en passant par des cloches. Récemment, une équipe de l’université de Tsukuba, au Japon, n’a pas utilisé un instrument mais des cigales auxquelles ils ont branché des électrodes pour l’interpréter. Explications.
Les organes sonores des cigales sont une paire de membranes striées situées dans leur abdomen. Frottées l’une contre l’autre, elles produisent les fameux chants de l’insecte, que les mâles utilisent pour attirer les mites. Dans la nature, les cigales mâles se réunissent en groupes appelés chœurs, ce qui peut devenir assourdissant selon le nombre d’insectes.
En laboratoire, les chercheurs de l’université de Tsukuba ont utilisé des signaux électriques contrôlés pour forcer les membranes à se rassembler. En manipulant la tension, ils ont pu libérer le potentiel du chant des cigales et nous offrir une interprétation impressionnante du Canon de Pachelbel. Ils ont également exploré la forme d’onde électrique la plus adaptée au contrôle de la paire de membranes de ces insectes, ainsi que la tessiture du chant des cigales.
Une vidéo de l’expérience explique que les cigales « reproduisaient des sons sur plus de trois octaves, reflétant approximativement la gamme tonale du glockenspiel orchestral standard ».
Par ailleurs, Naoto Nishida, chercheur à l’université de Tsukuba, a constaté que « les cigales étaient relativement indemnes de ce spectacle, certaines ayant même réussi à regagner la nature. Certaines voulaient s’enfuir. D’autres semblaient dire : ‘OK, utilise mon abdomen.' »
Que pensez-vous du résultat ? Par ailleurs, évadez-vous sur l’île de Porquerolles, ce parc national français bercé par le chant des cigales.
