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La Côte d’Ivoire est le principal producteur de cacao sur la planète, puisqu’il produit 40 % du cacao mondial. Ce chocolat est donc consommé dans le monde entier. Mais cette semaine, une nouvelle étude publiée par Mighty Earth, une ONG internationale, dénonce qu’une grande partie de ce cacao est produit de manière illégale, au sein d’espaces naturels protégés, au profit de marques très connues. Au Daily Geek Show, on a lu ce rapport et on vous en dit plus.

 

Une étude écrasante

Le chocolat que vous consommez habituellement a peut-être pour origine des exploitations illégales. Mighty Earth a mené une large enquête qui expose, une fois encore, la face obscure du cacao, depuis la Côte d’Ivoire, principal pays producteur, jusqu’aux grandes marques que nous connaissons. Nous avions déjà relaté des faits similaires dans un précédent article, en décembre 2016.

Elle dénonce ainsi qu’une partie du cacao consommé dans le monde provient de forêts et de parcs protégés en Côte d’Ivoire, dans des zones où toutes ces plantations sont, en principe, interdites. Pourtant, certains de ces espaces seraient aujourd’hui occupés jusqu’à 90 % par des plantations en toute opacité.

Un producteur de cacao

Un désastre écologique

En Côte d’Ivoire, la déforestation a chassé les chimpanzés qui vivent aujourd’hui dans des petites poches de forêts. Ce phénomène a aussi contribué à réduire drastiquement la population d’éléphants à 200-400 spécimens, quand ce pays pouvait se « vanter » jadis d’en compter plusieurs dizaines de milliers.

Avec des forêts d’Afrique de l’Ouest au bord de l’épuisement, il a bien fallu trouver d’autres endroits. Ainsi, le secteur du chocolat a commencé à étendre son modèle – non durable – à d’autres régions tropicales humides comme l’Amazonie, le bassin du Congo et les forêts paradisiaques d’Asie du Sud-Est. La catastrophe environnementale va donc se poursuivre.

« 85 % des forêts ivoiriennes ont disparu entre 1990 et 2015 »

Il a été calculé qu’une barre de chocolat noir fabriquée avec du cacao provenant de terres défrichées possède la même empreinte carbone qu’un trajet de près de 8 km en voiture. Un impact démesuré pour un encas.

Les grandes marques du chocolat dans le viseur

Une fois le stade des « coopératives locales » passé, le cacao est vendu à différents géants de l’agro-alimentaire comme Olam, Cargill et Barry Callebaut, qui sont les fournisseurs des plus grandes marques de chocolat au monde dont Ferrero, Lindt, Nestlé ou encore Cadbury. Ces multinationales représentent l’essentiel du chocolat vendu dans le monde.

Cette production/distribution sur différents niveaux porte le trouble sur la responsabilité de chacun dans cette affaire. Mais au final, ce sont les grandes marques qui choisissent de se fournir auprès de ces fournisseurs et les consommateurs de manger leurs produits.

« Presque à chaque fois que vous mordez dans une barre de chocolat, vous tombez sur du cacao qui provoque la destruction de parcs nationaux en Côte d’Ivoire »

C’est très logiquement que, face à la réalité du terrain, « l’industrie du chocolat a fermé les yeux ». Des propos dénoncés par Estelle Higonnet, auteur de l’enquête. Une indifférence due à un probable maintien des prix bas pour le consommateur.

Est-ce à ce prix-là, au prix d’un mode de production non durable et non raisonné, que nous voulons consommer notre chocolat ?

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