Traverser l’océan Pacifique en un peu plus d’une heure et demie, ce sera bientôt possible ! Grâce à une technique révolutionnaire, la Chine est en train de développer un sous-marin supersonique qui pourrait rejoindre, en théorie, Shanghai à San Francisco en un peu plus d’une heure et demie. Une innovation époustouflante !

Des chercheurs chinois ont déclaré qu’ils avaient fait un grand pas en avant vers la création d’un sous-marin supersonique. Cette technologie, qui pourrait s’appliquer aussi bien aux torpilles militaires qu’à des sous-marins civils, pourrait théoriquement rallier Shanghai à San Francisco (9650 km) en 100 minutes (1h40), ce qui correspond à une vitesse supérieure à 5300 km/h. Encore plus fou, cette technologie se base en fait sur la supercavitation, développée en partie par les Soviétiques dans les années 60, durant la guerre froide.

Comme vous le savez déjà peut-être, il est bien plus difficile pour un objet de se déplacer rapidement dans l’eau que dans l’air. L’eau est un milieu plus épais et visqueux que l’air et offre par conséquent plus de résistance. Il faut donc fournir plus d’énergie pour évoluer à l’intérieur. Il est facile de s’en rendre compte lorsqu’on essaie de marcher dans une piscine en s’appuyant sur le fond. On avance bien plus lentement qu’en temps normal.

De la même façon qu’une voiture peu puissante est limitée par sa capacité à se propulser à travers la résistance de l’air, un sous-marin ou une torpille a besoin d’énormément d’énergie pour atteindre de grandes vitesses sous l’eau. C’est pourquoi, même en 2014, la plupart de ces engins ne dépassent pas les 75 km/h. Il serait possible d’aller plus vite, mais cela nécessiterait tellement d’énergie que ça en deviendrait difficilement réalisable.

La supercavitation, donc, une technique mise au point dans les années 1960 dont le but principal était de créer des torpilles extrêmement rapides. Cette technologie contourne les contraintes liées à la résistance de l’eau en créant une bulle de gaz autour de l’objet qui se déplace. Les recherches effectuées par l’URSS ont donné lieu à la torpille Chkval, qui utilise un cône nasal pour créer l’enveloppe protectrice lui permettant d’aller jusqu’à 370 km/h. Bien plus vite que les missiles sous-marins traditionnels. D’autres pays comme l’Iran et l’Allemagne possèdent leurs propres torpilles à supercavitation.

Passons maintenant au cas de la Chine. Contrairement aux autres approches, qui demandent aux objets d’être lancés à presque 100 km/h pour créer la bulle de supercavitation, la méthode décrite par l’Institut de technologie de Harbin en Chine, utilise une « membrane liquide spéciale » qui réduit les frottements à basse vitesse. Ce liquide est aspergé en permanence sur l’intégralité de l’objet pour conserver la membrane intacte même sous l’eau. Une fois que le véhicule ou la torpille atteint la bonne vitesse (100 km/h), elle utilise la même technique de gaz propulsé par le cône. En théorie, la supercavitation pourrait faire atteindre des vitesses supérieures à 5340 km/h. C’est probablement un moyen de locomotion que voudraient se procurer de nombreux pays.

En pratique, c’est bien plus complexe. Il serait extrêmement difficile de conduire un véhicule en supercavitation. Un gouvernail ne pourrait pas fonctionner étant donné qu’il ne serait pas en contact avec l’eau. De plus, développer un moteur sous-marin capable d’atteindre de telles vitesses et les maintenir sur de longues distances serait très compliqué. Les turbines d’avions sont inutilisables sous l’eau et en général, les torpilles ont suffisamment de carburant pour avancer pendant quelques minutes, pas plusieurs heures. L’énergie nucléaire pourrait être une alternative, mais cela n’a pas encore été évoqué.

Li FengChen, professeur à l’Institut de Harbin, explique que leur technologie ne serait pas limitée à l’usage militaire. Effectivement, les sous-marins et les torpilles seraient la priorité, mais la même technologie pourrait servir au transport civil et même améliorer la vitesse des nageurs. « Si une combinaison de plongée peut créer et maintenir de minuscules bulles dans l’eau, elle peut énormément réduire la résistance du liquide. Nager dans l’eau pourrait devenir aussi aisé que de voler dans le ciel », déclare FengChen

Comme toujours, lorsque l’on aborde le sujet des hautes technologies, a fortiori militaires, il est difficile d’évaluer quand cela peut voir le jour de manière concrète. Si les recherches civiles avancent bien, il est raisonnable de penser que les expériences militaires ont encore un temps d’avance. Wang Guoyu, un collègue de FengChen, a dit au journal South China Morning Post : « La priorité en ce qui concerne la supercavitation est toujours donnée au domaine militaire. La plupart des projets sont donc mis au point dans le plus grand secret. »

Nous avons été très impressionnés par cette technologie maritime supersonique ! Nous avons hâte de voir à quelles innovations cela pourra mener à l’avenir, même si certains d’entre nous s’inquiètent des utilisations militaires potentielles. Nous nous voyons déjà embarquer dans des sous-marins pouvant nous emmener à l’autre bout du monde en quelques heures seulement, ça fait rêver :D. Aimeriez-vous voyager à bord d’un submersible supersonique ?

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