Alors qu’ils étudiaient des colonies d’oiseaux au Bangladesh, des chercheurs ont été stupéfaits d’observer pour la première fois un chat pêcheur en train de chasser à la cime des arbres.
Un félin étonnant
Chat sauvage de taille moyenne évoluant en Asie du Sud et du Sud-Est, le chat viverrin (Prionailurus viverrinus), ou pêcheur, est un chasseur solitaire et territorial. Bien qu’il ne semble pas posséder de prédateur naturel, il est classé comme vulnérable sur la liste rouge des espèces menacées de l’UICN en raison des activités humaines (déforestation, chasse, pêche…) qui menacent son habitat et ses ressources alimentaires.
Se distinguant par ses vocalisations pouvant rappeler les cris des canards, P. viverrinus possède également des pattes antérieures courtes et partiellement palmées ainsi qu’une queue courte et épaisse, qui l’aide probablement à se diriger dans l’eau, qui constitue son principal terrain de chasse.
Bien que la morphologie de sa denture soit adaptée à la saisie de proies glissantes, telles que les poissons, ce félin est également connu pour se nourrir ponctuellement d’insectes et d’oiseaux aquatiques, qu’il saisit par les pattes.
Lors du visionnage des enregistrements de caméras placées à la cime d’arbres des forêts du nord-est du Bangladesh, Muntasir Akash et ses collègues ont été surpris de voir plusieurs chats pêcheurs en train de croquer les oisillons de plusieurs espèces d’oiseaux locaux, dont les nids se trouvaient en moyenne à 8 mètres du sol. Selon leurs travaux, publiés dans la revue Mammalia, il s’agit des premières preuves de chasse arboricole chez ces félins.
Mystère résolu
Ces observations permettent de résoudre un mystère de longue date concernant le mode de vie et les moyens de subsistance de P. viverrinus lorsque son habitat se retrouve en grande partie inondé durant la saison des pluies.
D’après Akash, elles suggèrent également une stratégie relativement simple pour contribuer à la conservation de ce félin asiatique.
« Maintenir une population stable de colonies d’oiseaux dans les zones humides pourrait être une situation gagnant-gagnant pour ces environnements, les chats pêcheurs et les populations locales qui en dépendent », conclut-il.