Des archéologues ont annoncé la découverte de plus d’un millier de squelettes dans le centre de la ville de Nuremberg. Selon eux, il s’agirait du plus important site de fosses communes liées à la peste jamais identifié en Europe.
Huit fosses communes
Cette sombre découverte est intervenue sur le chantier d’un futur complexe résidentiel. Au total, les équipes d’In Terra Veritas ont excavé huit fosses communes, construites au cours des différents épisodes de peste ayant frappé cette ville du sud de l’Allemagne entre le XVIe et le XVIIe siècle. Survenus en 1533, 1563 et 1634, les trois principaux auraient respectivement fait 5 000, 10 000 et 15 000 victimes.
La plupart des fosses ont été creusées durant la guerre de Trente Ans, une série de conflits intervenus entre 1618 et 1648, durant lesquels Nuremberg était encerclée par différentes armées, et sa population décimée par la famine et les épidémies, favorisées par des conditions sanitaires déplorables.
Selon Melanie Langbein, du département de conservation du patrimoine de Nuremberg, ces inhumations massives, « sans tenir compte des pratiques funéraires chrétiennes », renforcent l’idée qu’il s’agisse de victimes de peste bubonique ou pulmonaire, capable de tuer leur hôte en quelques jours.
Giant plague grave discovered in Nuremberg could be the largest mass burial site EVER seen in Europe – with as many as 1,500 people buried there https://t.co/V1ccQjkxUV pic.twitter.com/mlOG2bcI5m
— Daily Mail Online (@MailOnline) March 11, 2024
Si les squelettes de plus d’un millier d’individus (adultes, enfants et nouveau-nés) ont été identifiés, In Terra Veritas estime que 500 supplémentaires pourraient être exhumés d’ici la fin des fouilles. Pour ses équipes, la prochaine étape consistera à procéder à une analyse approfondie des ossements, afin d’établir précisément l’âge et le sexe des défunts et également d’obtenir un meilleur aperçu de leur état de santé général.
Fléau ancien
La peste est causée par la bactérie Yersinia pestis, dont les origines avaient été retracées en 2022. Intervenue entre 1346 et 1353, la première épidémie européenne, également considérée comme la pire, a causé la mort des millions de personnes (potentiellement la moitié de la population du continent). Au cours des siècles suivants, de nombreux autres épisodes y ont été documentés, ainsi qu’au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.
Bien que l’on ne dénombre aujourd’hui que quelques centaines de cas annuels, environ 10 % d’entre eux se révèlent mortels.
Il y a quelques semaines, les autorités sanitaires de l’État de l’Oregon, aux États-Unis, avaient confirmé un rare cas humain de peste bubonique, vraisemblablement transmise par un chat domestique.