La culture de champignons comestibles en association avec des arbres peut offrir une solution innovante pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, stocker le carbone dans le sol et nourrir des millions de personnes. Découvrez comment cette méthode d’agroforesterie peut contribuer à créer un système alimentaire plus durable et plus résilient.
Quels sont les avantages de la culture de champignons et d’arbres ?
La culture de champignons et d’arbres présente de nombreux avantages pour l’environnement et la sécurité alimentaire. Selon une étude publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences, cette méthode peut permettre de :
Séquestrer le carbone dans le sol
Les arbres absorbent le dioxyde de carbone de l’atmosphère, tandis que les champignons le stockent dans le sol. Selon les recherches de Paul Thomas, professeur honoraire au College of Natural Sciences de l’université de Stirling, la culture de champignons ectomycorhiziens comestibles dans les forêts peut accumuler près de 12,8 tonnes de carbone par hectare en un an.
Améliorer la qualité du sol
Les champignons aident les arbres à absorber les nutriments du sol, ce qui favorise la fertilité et la biodiversité du sol. La culture des champignons peut également réduire le besoin d’engrais chimiques et prévenir l’érosion du sol.
Fournir une source d’aliments nutritifs
Les champignons sont riches en protéines, en potassium, en sélénium et en vitamine D. Ils peuvent remplacer d’autres sources de protéines animales, comme la viande, qui ont une empreinte carbone plus élevée. Selon le professeur Thomas, les champignons qui poussent au contact des arbres pourraient nourrir environ 19 millions de personnes chaque année.
Comment mettre en œuvre cette méthode d’agroforesterie ?
La culture de champignons et d’arbres repose sur une relation symbiotique entre certains types de champignons, appelés champignons mycorhiziens, et les racines des arbres. Cette relation permet aux deux organismes de se fournir mutuellement des bénéfices.
Pour mettre en œuvre cette méthode d’agroforesterie, il faut choisir des espèces d’arbres et de champignons compatibles. Par exemple, le cèpe (Boletus edulis) peut se développer avec le chêne (Quercus spp.), le hêtre (Fagus spp.) ou le pin (Pinus spp.). Il faut également veiller à respecter les conditions optimales de température, d’humidité et de pH du sol pour favoriser la croissance des champignons.
La culture de champignons et d’arbres peut être pratiquée sur des terres déjà plantées pour l’agroforesterie ou sur des terres dégradées qui peuvent être restaurées. Cette méthode peut contribuer à réduire la pression sur les forêts naturelles, qui sont souvent déboisées pour faire place à l’agriculture intensive.
Quels sont les défis et les perspectives de cette méthode d’agroforesterie ?
La culture de champignons et d’arbres est encore un concept relativement nouveau qui nécessite davantage de recherches et de développement. Parmi les défis à relever, on peut citer :
- La maîtrise des techniques de culture : il faut connaître les besoins spécifiques des différentes espèces de champignons et d’arbres, ainsi que les méthodes de récolte et de conservation des champignons.
- La rentabilité économique : il faut évaluer le coût de la mise en place et de l’entretien de cette méthode d’agroforesterie, ainsi que le potentiel de revenus générés par la vente des champignons et des arbres.
- L’acceptabilité sociale : il faut sensibiliser les agriculteurs et les consommateurs aux avantages de cette méthode d’agroforesterie, ainsi qu’aux qualités gustatives et nutritionnelles des champignons comestibles.
Malgré ces défis, la culture de champignons et d’arbres offre des perspectives prometteuses pour lutter contre le changement climatique et la faim dans le monde. En créant un système alimentaire plus durable et plus résilient, cette méthode d’agroforesterie peut contribuer à améliorer la santé des écosystèmes et des populations.
Par Eric Rafidiarimanana, le
Source: Science Alert
Étiquettes: champignons
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