
De récentes expériences ont montré que la psilocybine, principal composé psychoactif des champignons hallucinogènes, ralentissait le vieillissement de cellules humaines cultivées en laboratoire et allongeait également significativement la durée de vie de rongeurs âgés.
Psilocine anti-âge
Situés à l’extrémité des chromosomes, les télomères les protègent de la dégradation, assurant ainsi que notre ADN soit correctement copié lors de la division cellulaire. Au fil du temps, la taille de ces capuchons diminue, favorisant l’accumulation de cellules sénescentes, considérée comme l’une des principales causes du vieillissement.
La psilocybine s’étant révélée efficace pour traiter différents troubles psychiques, liés à un raccourcissement accéléré des télomères, des chercheurs ont exploré les effets anti-âge de la psilocine, métabolite produit lors de sa dégradation dans l’intestin.
L’exposition de cellules pulmonaires fœtales et de cellules cutanées humaines matures à des doses de 100 microgrammes a permis d’allonger leur durée de respectivement 51 et 57 %. Des analyses approfondies ont montré un raccourcissement nettement moindre des télomères, ainsi qu’une augmentation des niveaux de la protéine SIRT1, régulant notre métabolisme, et une baisse de GADD45a, se traduisant par une dégradation réduite de l’ADN cellulaire.
Chez des souris femelles initialement âgées de 19 mois (l’équivalent de 60 à 65 ans chez l’Homme), l’administration d’une dose de psilocine par mois pendant dix mois a permis à 80 % des rongeurs de survivre jusqu’à la fin de l’expérience, quand ce taux ne dépassait pas 50 % pour le groupe témoin. Les chercheurs ont également noté que les souris traitées semblaient « physiquement plus jeunes », avec un pelage plus fourni et moins gris.

Des résultats prometteurs
Selon Kosuke Kato, auteur principal de la nouvelle étude, publiée dans la revue npj Aging, de tels travaux montrent qu’une intervention même tardive peut avoir des effets spectaculaires. Les prochaines étapes consisteront à explorer les effets de la psilocybine sur différentes maladies liées à l’âge.
« Il reste encore beaucoup à découvrir avant d’envisager une utilisation clinique, notamment les dosages les plus efficaces, et les risques potentiels d’un traitement à long terme à base de psilocybine », souligne le chercheur.
L’année dernière, les psychédéliques avaient été liés à l’amélioration de la vie sexuelle et du bien-être.
Par Yann Contegat, le
Source: IFL Science
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