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Le réexamen des données de Voyager 2 remet en question notre compréhension d’Uranus

Elle suggère des lunes géologiquement actives, qui pourraient abriter des océans souterrains

Uranus Ion
— SN VFX / Shutterstock.com

En 1986, Voyager 2 survolait Uranus, nous offrant la seule observation rapprochée de la planète. La réanalyse de ses données révèle une météo spatiale inhabituelle juste avant son arrivée, avec de vastes implications pour notre compréhension de la géante glacée.

Mauvais timing

Provenant également de Voyager 2, les seules mesures directes du champ magnétique d’Uranus suggéraient que ce dernier était déséquilibré (il n’était pas aligné sur la rotation de la planète), riche en électrons hautement énergétiques et dépourvu du plasma que l’on observe habituellement dans les « boucliers naturels » de géantes gazeuses telles que Jupiter.

Déconcertés par ces résultats, les astronomes avaient à l’époque invoqué des notions de physique complexes pour tenter de les expliquer, ou plus simplement estimé qu’ils indiquaient un dysfonctionnement des instruments de la sonde spatiale.

Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Nature Astronomy, Jamie Jasinski, du Jet Propulsion Laboratory de la NASA, et ses collègues se sont penchés une nouvelle fois sur les données de Voyager 2 et ont découvert que ses relevés avaient été « faussés » par une violente rafale de vent solaire. Un évènement se produisant, d’après leurs calculs, moins de 5 % du temps.

L’équipe a découvert que ce violent flux de particules chargées avait largement comprimé la magnétosphère d’Uranus, réduisant son volume d’environ 80 %, éjectant son plasma et intensifiant également momentanément sa dynamique.

Des implications potentielles pour la recherche de vie extraterrestre

Selon Jasinski, ce « timing malheureux » implique qu’une partie du plasma du champ magnétique « normal » d’Uranus provienne potentiellement de ses lunes. Notamment Titania et Obéron, plus grands satellites naturels de la géante glacée.

« Jusqu’à présent, nous supposions qu’elles étaient géologiquement inertes, mais la nouvelle étude suggère qu’elles sont probablement actives, ce qui concorderait avec de récents calculs indiquant qu’elles pourraient abriter des océans souterrains », estime le chercheur. « Le vent solaire pourrait avoir annihilé toutes les preuves de cette activité juste avant le survol de la sonde. »

Plus tôt cette année, des études avaient respectivement révélé le véritable visage de Neptune, voisine d’Uranus, et percé les secrets des super-tempêtes battant ces deux planètes.

Par Yann Contegat, le

Source: New Scientist

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