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« Cha 1107−7626 » : la découverte qui bouleverse la science et redéfinit la frontière entre les planètes et les étoiles

Une planète vagabonde qui avale 6 milliards de tonnes de matière par seconde. Ce n’est pas un film de science-fiction, mais une réalité observée par une équipe d’astrophysiciens. Son nom : Cha 1107−7626, un objet fascinant qui remet en cause nos certitudes sur la naissance des planètes et des étoiles.

Illustration d’une planète rougeoyante entourée d’un anneau de feu lumineux dans l’espace profond, symbolisant la découverte astronomique Cha 1107−7626.
Représentation d’une planète solitaire : Cha 1107−7626, récemment observée, pourrait redéfinir notre compréhension de la naissance des systèmes planétaires – DailyGeekShow.com / Nasa

Une planète qui naît seule, sans l’aide d’une étoile

Pour commencer, imaginez une planète sans Soleil. Pas d’étoile, pas de système, seulement une boule de gaz et de poussière qui flotte dans le vide interstellaire. Voilà Cha 1107−7626, située à 620 années-lumière de la Terre, dans la région d’IC 2631. Les chercheurs ont découvert qu’elle se forme seule, sans influence gravitationnelle. Une première dans l’histoire de l’astronomie.

Jusqu’ici, les planètes errantes semblaient être des corps expulsés de leur système d’origine. Or, Cha 1107−7626 prouve qu’une planète peut apparaître seule, comme une petite étoile. Autrement dit, elle brouille les frontières entre les deux catégories. Comme le résume Belinda Damian, astronome à l’université de St Andrews : « Cette découverte brouille la frontière entre étoiles et planètes. » L’objet, lui, pèse entre cinq et dix fois la masse de Jupiter.

Une croissance fulgurante qui défie la logique

Ensuite, ce qui fascine le plus les scientifiques, c’est la vitesse de croissance de cette planète. D’après The Astrophysical Journal LettersCha 1107−7626 avale 6 milliards de tonnes de matière chaque seconde. Aucun autre objet planétaire connu ne croît aussi vite. En d’autres termes, elle bat tous les records.

Cette frénésie s’explique par le disque de gaz et de poussière qui l’entoure. De plus, son accretion n’est pas stable : elle pulse, comme une respiration. Les chercheurs ont vu sa vitesse de croissance multiplier par huit en quelques mois. Par conséquent, si ce rythme continue, elle pourrait franchir le seuil qui sépare les planètes des étoiles naines.

De la vapeur d’eau et des hydrocarbures : une chimie étonnante dans le vide

De plus, les dernières observations ont révélé de la vapeur d’eau autour de Cha 1107−7626. Même dans le froid interstellaire, des molécules complexes survivent. En 2008, Kevin Luhman, grâce aux télescopes Spitzer et Magellan II, y avait déjà repéré des hydrocarbures, une signature organique rare pour un objet si léger.

Aujourd’hui, grâce au télescope James-Webb, les chercheurs peuvent analyser cette chimie avec une précision inédite. Ils attendent désormais les futures observations de l’Extremely Large Telescope (ELT) de l’ESO pour savoir si la planète continuera de croître ou si sa masse se stabilisera.

Une découverte qui change notre vision de l’Univers

Enfin, Cha 1107−7626 n’est pas qu’une curiosité. Elle interroge la manière dont l’Univers fabrique ses mondes. Si une planète peut naître seule, alors nos modèles de formation planétaire doivent évoluer. En conséquence, les scientifiques estiment qu’il existerait des trillions de planètes errantes dans la Voie lactée.

En définitive, cette découverte, c’est comme trouver une fleur au milieu du désert : improbable, mais bien réelle. Elle nous rappelle que l’espace reste vivant, créatif, imprévisible. Et si certaines de ces planètes solitaires abritaient des conditions favorables à la vie, alors Cha 1107−7626 pourrait devenir le symbole d’une nouvelle ère astronomique.

Par Eric Rafidiarimanana, le

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