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Cette technologie spatiale promet de repérer un départ d’incendie avant qu’il ne soit visible à l’œil nu

À gauche, un incendie de forêt intense ; à droite, un capteur connecté fixé à un tronc d’arbre

Et si un feu de forêt pouvait être détecté avant même que la fumée ne soit visible ? C’est l’objectif d’un dispositif innovant qui associe capteurs terrestres et satellites, déjà testé dans le Gard.

Installer des capteurs intelligents dans les arbres pour repérer les premiers signes d’un feu

Au pont du Gard, l’entreprise toulousaine Kinéis, l’Entente Valabre et les pompiers du Gard ont installé 120 capteurs “Silvanet” sur 313 hectares de forêt. L’ONF a participé à l’opération.

La société allemande Dryad a conçu ces appareils compacts, gros comme la main. Les équipes les fixent sur les arbres pour mesurer l’humidité, la température, la pression et la qualité de l’air. En somme, chaque capteur agit comme une petite station météo au cœur de la forêt.

Ainsi, l’algorithme embarqué analyse les données en temps réel. Dès qu’il détecte des signes de départ de feu, il envoie une alerte. Avec un rayon d’action d’environ 100 mètres, un réseau de capteurs peut couvrir efficacement une grande zone boisée.

Relier les capteurs aux satellites pour contourner les réseaux saturés

Dès qu’un capteur déclenche une alerte, il transmet les données à la constellation de 25 nanosatellites de Kinéis. Ces satellites envoient ensuite l’information directement aux services de la sécurité civile. De plus, l’application mobile de Dryad relaie l’alerte aux pompiers sur le terrain.

En conséquence, le système évite toute dépendance aux réseaux téléphoniques terrestres, souvent saturés lors d’incendies majeurs. Les équipes reçoivent l’information en moins de 15 minutes.

Par ailleurs, les capteurs fonctionnent toute l’année. Ils collectent aussi des données environnementales qui permettent aux autorités d’identifier les zones les plus à risque et d’adapter les stratégies de prévention.

Compléter les méthodes existantes pour détecter les feux plus tôt

Cette technologie s’ajoute aux vigies, aux drones et aux patrouilles déjà utilisés. Toutefois, elle offre un avantage clé : détecter un départ de feu dès les toutes premières secondes.

« À la moindre petite fumée ou combustion, nous alertons immédiatement les forces de sécurité civile », précise Florian Hoorelbeke, de Kinéis. Cette réactivité permet aux pompiers d’intervenir avant que l’incendie ne se propage.

Kinéis fixe le coût d’un capteur à environ 100 euros. Chaque appareil fonctionne avec un panneau solaire intégré et reste opérationnel pendant dix ans. Ainsi, la solution allie durabilité et faible consommation d’énergie.

L’État finance le projet via le plan France 2030, destiné à soutenir l’innovation et la transition écologique. Le CNES supervise la partie spatiale.

Si le test du pont du Gard s’avère concluant, Kinéis prévoit d’installer 10 000 capteurs en France entre fin 2025 et 2026. Dès lors, cette technologie pourrait devenir un outil central dans la lutte contre les feux de forêt, alors que l’ONU prévoit une augmentation de 31 % des incendies d’ici la fin du siècle.

Par Eric Rafidiarimanana, le

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