Des chercheurs américains de l’université Duke ont connecté électroniquement le cortex cérébral de trois singes rhésus, puis ceux de quatre rats, pour les faire travailler en synchronisation. Ensemble, les animaux parviennent à accomplir des tâches plus efficacement qu’avec leur seul cerveau. SooCurious vous invite à en découvrir davantage sur le premier « super réseau de cerveaux » au monde.

Lors de deux études distinctes, les neuroscientifiques de l’université Duke sont parvenus à relier les cerveaux de trois singes rhésus, puis ceux de quatre rats, pour leur faire accomplir en équipe des tâches beaucoup plus efficacement que s’ils les faisaient seuls. Les chercheurs sont parvenus à créer ce qu’ils appellent, en anglais, un « brainet », ce qui signifie un « réseau de cerveaux » ou un « cerveau ordinateur ».

Dans une première expérience, les chercheurs ont placé trois singes dans des pièces séparées, puis relié électroniquement leur cerveau sur l’interface d’un ordinateur pour retransmettre leur activité cérébrale. C’est sous forme de jeu que les scientifiques ont présenté l’expérience aux singes. Les animaux devaient déplacer par la pensée un curseur vers une cible. Récompensé avec du jus, chaque singe ne pouvait déplacer le curseur que dans certaines directions, ils étaient donc obligés de travailler en équipe pour réussir le test.

Un singe devant un ordinateur via Shutterstock

« Les singes étaient obligés de travailler et de penser ensemble pour réussir, et cela uniquement à travers les signaux émis et reçus en retour par leur cortex », explique Miguel Nicolelis, le scientifique qui dirige l’équipe. Avec un peu d’entraînement, ils parvenaient à synchroniser l’activité de leurs cerveaux. Il leur a fallu très peu de temps pour se coordonner et être beaucoup plus performants en équipe que tout seuls.

Dans le seconde expérience, les neuroscientifiques de l’université Duke ont fait des tests similaires sur des rongeurs en reliant le cerveau de quatre rats pour résoudre divers exercices, tels que des tests de logique ou de mémoire. Pour un des tests, les rats ont reçu une stimulation électrique liée à une diminution ou une augmentation de la température de l’air, cet indice leur a permis de prédire les risques de pluie avec une précision de 41 %. Connectés par paires, une fois encore, les rongeurs obtenaient de meilleurs résultats en synchronisant l’activité de leur cerveau. Après avoir obtenu des résultats aussi satisfaisants, les chercheurs de l’université Duke pensent que les « brainets » pourraient donner naissance à des « super ordinateurs organiques ».

Un rongeur près d’un labyrinthe via Shutterstock

Miguel, le scientifique qui dirige l’équipe de chercheurs, a déjà des idées extraordinaires pour la suite de ses travaux. À l’avenir, il envisage de copier ces expériences pour aider les patients sévèrement paralysés. À la rédaction, on est assez partagé sur la question, nous ne sommes pas en faveur des tests sur les animaux même si cela nous amène le progrès scientifique ! D’ailleurs les scientifiques pourront bientôt se passer des animaux pour leurs expériences avec cette découverte exceptionnelle. Considérez-vous qu’il est normal que les animaux soient toujours utilisés pour les expériences scientifiques ou pensez-vous que les chercheurs devraient utiliser d’autres moyens ?

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