Le cerveau humain est très complexe, et même lorsqu’il semble qu’on ne fait rien, quelque chose s’y passe. Ainsi, même lorsque nous dormons, notre cerveau n’est pas inactif. La question est maintenant de savoir ce qui se passe dans le cerveau pendant le sommeil.
L’activité du cerveau ralentit à certains moments de la nuit
Puisque le fait de dormir est généralement associé à l’inactivité, on pourrait penser qu’il ne se passe pas grand-chose lorsque nous dormons. Mais c’est loin d’être le cas, puisqu’il s’agit juste d’une perte de conscience du monde extérieur. Autrement dit, les différents composants de notre corps continuent à être actifs durant le sommeil. Certes, le sommeil permet de se reposer, mais de nombreux processus biologiques se produisent quand on dort. C’est notamment le moment durant lequel le corps répare les cellules, restaure l’énergie et libère certaines molécules spécifiques.
L’une des parties les plus actives de notre corps durant le sommeil, c’est le cerveau. C’est notamment lorsqu’on dort que le cerveau stocke de nouvelles informations et se débarrasse des déchets toxiques. C’est également pendant le sommeil que les cellules nerveuses communiquent et se réorganisent afin de favoriser une fonction cérébrale saine. Si c’est globalement ce qui se passe dans le cerveau lorsqu’on dort, ces phénomènes sont plus complexes qu’on le pense, surtout dans la mesure où ils ne sont pas constants.
En effet, l’activité du cerveau durant le sommeil varie en fonction de chaque phase du cycle du sommeil. Il faut savoir que chaque période de sommeil est constituée de 3 à 6 cycles successifs qui se décomposent en 4 phases : le sommeil léger, le sommeil lent, le sommeil profond et le sommeil paradoxal. Ces phases peuvent être divisées en deux groupes : le sommeil MOR ou à mouvements oculaires rapides et le sommeil non-MOR. La phase de sommeil non-MOR correspond au sommeil léger, lent et profond.
Il s’agit essentiellement de la transition de l’état de veille à l’état de sommeil. Pendant le sommeil non-MOR, nos muscles commencent à se détendre, la respiration devient plus lente et le métabolisme cérébral ralentit. Autrement dit, le cerveau n’est pas très actif durant le sommeil non-MOR. Quoi qu’il en soit, le tonus musculaire reste partiellement présent durant le sommeil non-MOR, ce qui explique en partie les épisodes de somnambulisme chez certaines personnes.
Pourquoi les rêves sont-ils si intenses pendant le sommeil paradoxal ?
C’est donc au cours du sommeil MOR que le cerveau est le plus actif. Le sommeil MOR constitue entre 20 % et 25 % de notre temps de sommeil. Et même s’il s’agit d’une phase de sommeil très profond pendant laquelle le tonus musculaire est totalement aboli, c’est pendant le sommeil paradoxal que l’activité cérébrale est le plus proche de celle de la phase d’éveil. C’est notamment ce qui explique que c’est pendant les phases de sommeil paradoxal que les rêves ont tendance à être les plus intenses.
Ainsi, même si le corps est quasiment immobile durant cette phase, beaucoup de choses se produisent dans le cerveau. On ne sait pas avec exactitude pourquoi le cerveau est autant actif pendant le sommeil paradoxal. On pense cependant que ces activités accrues sont essentielles pour de nombreuses capacités cognitives, notamment pour la consolidation de la mémoire. Notons que même si les phases de sommeil non-MOR sont associées à des activités cérébrales réduites, elles ne sont pas moins importantes, car elles permettent au cerveau de se reposer et de faciliter son fonctionnement pendant l’éveil.
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: Live science