Des expériences réalisées sur la terre ferme et à bord de l’ISS ont révélé une diminution des capacités de mémorisation, de l’attention et de la rapidité de traitement des astronautes, soulevant des inquiétudes en vue de futures missions habitées de longue durée.
Explorer l’impact de l’environnement spatial sur la cognition humaine
Caractérisé par une gravité réduite, des niveaux de radiations intenses et l’absence de levers et de couchers de soleil réguliers, l’espace peut avoir des effets dramatiques sur la santé des astronautes, allant de la perte musculaire à un risque accru de maladie cardiaque. Cependant, l’impact d’une exposition prolongée à ce type d’environnement sur le cerveau humain est moins bien documenté.
Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Frontiers in Physiology, Sheena Dev, du Centre spatial Johnson de la NASA, et ses collègues ont évalué les performances cognitives de 25 astronautes au travers d’une série de tests, répétés, avant, pendant et après (10 et 30 jours) leur séjour à bord de la Station spatiale internationale (ISS), d’une durée de plusieurs mois.
Ceux-ci impliquaient notamment l’identification de motifs sur une grille pour évaluer le raisonnement abstrait des sujets, ou la pression répétée d’une touche pour gonfler au maximum un ballon virtuel sans qu’il n’éclate, testant la prise de risque.
Being in space makes it harder for astronauts to think quickly https://t.co/8NEP0nPXhC
— New Scientist (@newscientist) November 20, 2024
Globalement, l’équipe a constaté que les astronautes mettaient plus de temps à effectuer les tâches évaluant la vitesse de traitement, la mémorisation et l’attention à bord de l’ISS que sur Terre, mais qu’ils étaient tout aussi précis. Si ces effets ont fini par s’estomper après leur retour sur Terre, dans certains cas, ils ont persisté plusieurs semaines.
Des données essentielles
Selon Elisa Raffaella Ferrè, de l’université Birbeck de Londres, il est essentiel de disposer de données détaillées concernant les effets des voyages spatiaux sur la cognition humaine.
« Une mission sur Mars sera beaucoup plus longue », souligne la chercheuse. « Les astronautes auront des interactions totalement différentes avec le contrôle terrestre en raison de la distance et des délais de communication, et devront prendre des décisions en totale autonomie. »
En octobre, une étude avait suggéré que les humains participant à de telles missions pourraient un jour consommer des « milk-shakes d’astéroïde » hautement nutritifs, issus de leur décomposition par des bactéries.
Par Yann Contegat, le
Source: New Scientist
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