
En examinant le cartilage d’oreilles et de nez humains, une équipe de chercheurs américains a constaté que sa structure se rapprochait de celle du papier bulle, avec des implications potentielles pour les chirurgies réparatrices et esthétiques.
Lipocartilage
Alors qu’ils étudiaient au microscope des cellules provenant d’oreilles de souris, Maksim Plikus, de l’université de Californie, et ses collègues avaient été surpris par la composition inhabituelle de leur cartilage.
Contrairement à celui de leurs articulations, pauvre en graisse et entouré d’une matrice épaisse et riche en protéines, contribuant à sa robustesse, ce tissu conjonctif était essentiellement constitué de cellules adipeuses liées par un fin maillage de ces chaines d’acides aminés.
En approfondissant leurs recherches, les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Science, ont constaté que ce « lipocartilage », comparé à du papier bulle, avait été évoqué de façon succinte par une poignée de rapports scientifiques depuis le milieu du XIXe siècle.
Your ears and nose are made from tissue that looks like bubble wrap https://t.co/BJdleSxidK
— New Scientist (@newscientist) January 9, 2025
Des tests mécaniques, impliquant l’étirement et la compression d’échantillons prélevés sur des rongeurs, ont montré que le cartilage de leurs oreilles était plus souple et extensible que son homologue articulaire, probablement en raison de ses niveaux nettement plus élevés de cellules adipeuses.
Culture en laboratoire
La mise en évidence d’une structure similaire lors de l’analyse d’échantillons d’oreilles et de nez humains suggère que ce type de cartilage pourrait être cultivé en laboratoire et avantageusement utilisé dans le cadre de chirurgies réparatrices ou esthétiques (certains types de rhinoplastie nécessitent actuellement le prélèvement d’un fragment de cartilage costal du patient).
Si les précédentes tentatives de culture de cartilage standard à partir de cellules souches impliquaient un risque important que celles ne s’étant pas différenciées se transforment en tumeurs une fois réimplantées, l’équipe a identifié une parade, avec l’utilisation d’un colorant pour les différencier et faciliter leur retrait.
Selon Plikus et ses collègues, de récents tests sur des souris ouvrent la voie à de premiers essais cliniques d’ici cinq ans.
En 2023, des chercheurs avaient estimé le nombre de cellules présentes dans le corps humain.
Par Yann Contegat, le
Source: New Scientist
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