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Il y a 18 000 ans, les anciens Européens dévoraient le cerveau de leurs ennemis

Une probable forme d'intimidation

Image d’illustration — Sendo Serra / Shutterstock.com

L’examen de restes humains préhistoriques découverts en Pologne a révélé des marques et fractures typiques, suggérant fortement une forme de « cannibalisme de guerre » à l’époque magdalénienne.

Des lésions intentionnelles

Mis au jour dans la grotte de Maszycka, site archéologique proche de Cracovie, ces 53 ossements vieux de 18 000 ans ont été attribués à six adultes et quatre enfants. Des techniques d’imagerie avancée ont révélé que 68 % d’entre eux présentaient des lésions intentionnelles, associées au scalpage, à l’ablation des oreilles et de la mâchoire, ou à la fracturation de la boîte crânienne en vue de l’extraction du cerveau. Des marques de dépeçage étaient également récurrentes sur les os des épaules, des bras et des jambes.

La nature largement post-mortem de ces stigmates, leur fréquence et le fait que les ossements étaient mélangés à ceux d’animaux comportant également des traces de boucherie indiquent un comportement cannibale, avec des individus ciblant les parties les plus nutritives (cerveau, moelle osseuse et muscles) des dépouilles.

Selon les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Scientific Reports, il est peu probable que de tels actes aient été principalement perpétrés à des fins de subsistance.

Il s’agirait plutôt d’une forme de cannibalisme de guerre, visant à « intimider l’ennemi » dans le cadre de conflits intergroupes liés à des pressions territoriales croissantes (à l’époque magdalénienne, il y a 23 000 à 11 000 ans, les populations humaines augmentaient rapidement dans la région).

Une pratique répandue il y a des millénaires

Ces dernières années, d’autres témoignages frappants de comportements anthropophages ont été identifiés dans d’autres parties du Vieux Continent.

En décembre dernier, le réexamen d’un ensemble d’ossements humains vieux de plus de quatre millénaires, exhumés dans le sud de l’Angleterre, avait révélé des traces claires de violence et de cannibalisme.

Fin 2023, une rigoureuse analyse archéologique et génétique avait de son côté montré que manger ses proches décédés constituait une pratique funéraire courante dans plusieurs régions d’Europe il y a 15 000 ans.

Par Yann Contegat, le

Source: Live Science

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