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Cannibalisme : des ossements vieux de 4 000 ans révèlent une violence inédite durant l’âge du bronze

Près de la moitié des ossements étudiés étaient ceux d'enfants

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— BrkoPhotography / Shutterstock.com

La réanalyse d’un ensemble d’ossements humains anciens, exhumés il y a un demi-siècle dans le sud de l’Angleterre, a révélé des traces claires de violence et de cannibalisme.

Le massacre de Charterhouse Warren

Découverts dans les années 1970 au fond d’une cavité naturelle du site de Charterhouse Warren, près des gorges de Cheddar, ces restes ont été attribués à au moins 37 hommes, femmes et enfants, morts entre 2200 et 2000 avant notre ère. Leur examen approfondi par une équipe de l’université d’Oxford révèle des morts violentes, des dépouilles démembrées et dépecées, et certaines cannibalisées.

Selon les chercheurs, de nombreux crânes avaient été brisés, des os des jambes et des bras entaillés pour en extraire la moelle, tandis que ceux des mains et des pieds présentaient des marques de mastication par des molaires humaines.

« Rien d’aussi violent n’avait été documenté au début de l’âge du bronze ou au cours de la préhistoire britannique », souligne Rick Schulting, auteur principal de la nouvelle étude, publiée dans la revue Antiquity.

Os présentant des signes de mastication — © Schulting et al. / Antiquity 2024

« Notre compréhension de cette période est axée sur le commerce et les échanges : comment les gens fabriquaient des poteries, comment ils cultivaient la terre, comment ils enterraient leurs morts », poursuit-il. « Ce, principalement en raison du manque de preuves de conflits ou de violence à grande échelle. »

« Ceux qui ont commis cela auraient été craints »

Si les véritables raisons d’un tel déferlement de violence restent obscures, le fait que près de la moitié des ossements étudiés soient ceux d’enfants suggère qu’une communauté entière de l’âge du bronze a été massacrée.

La découverte de nombreux restes de bétail à proximité renforce l’idée qu’il ne s’agissait pas de cannibalisme de subsistance, mais d’une forme d’intimidation ou de représailles. La survenue d’une grave épidémie aurait également potentiellement pu aggraver les tensions entre les communautés locales.

« Ceux qui ont commis cela auraient été craints : cet événement aurait résonné à travers le temps et l’espace dans cette région particulière, probablement pendant des générations », conclut Schulting.

L’an passé, des chercheurs avaient identifié les plus anciennes preuves de boucherie et de cannibalisme chez nos ancêtres.

Par Yann Contegat, le

Source: The Guardian

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