Si l’espérance de vie augmente continuellement depuis plus d’un siècle, notre mode de vie moderne aggrave le risque de développer un cancer, notamment chez les plus âgés. Si aujourd’hui un cancer sur trois est diagnostiqué chez un patient de plus de 75 ans, cette part devrait monter à un sur deux en 2050. Un enjeu majeur de santé publique.
Une épidémie pourtant évitable
C’était prévisible, c’est arrivé : le cancer est désormais la première cause de mortalité dans les pays développés. En France, il détrône les maladies cardiovasculaires avec 90 000 décès par an contre 60 000 pour les AVC et les infarctus. Tabac, manque d’exercice, mauvaise alimentation, exposition prolongée au soleil… les causes sont nombreuses et bien connues, mais pourtant trop peu traitées.
« Nos habitudes de vie se sont détériorées au cours des vingt ou vingt-cinq dernières années. Il faut vraiment accentuer nos actions en matière de prévention du cancer dans la lutte contre les facteurs qui engendrent un cancer », explique David Khayat, cancérologue à l’hôpital de Pitié-Salpétrière à Paris. On assiste ainsi à une course contre la montre entre les progrès de la médecine et la généralisation d’un mode de vie mauvais pour la santé.
L’angle mort des programmes de prévention
Avec l’allongement de la durée de vie dans les pays développés, le nombre de victimes potentielles tend à se multiplier. Or la prévention, de même que les efforts de recherche scientifique, tendent à se concentrer sur les patients les plus jeunes. C’est ce que souligne la Ligue contre le cancer, qui tire la sonnette d’alarme dans son dernier rapport paru en juin.
Ainsi les essais cliniques en cancérologie n’incluent que « 1 à 2 % de personnes âgées de 75 à 85 ans », ce qui tend à rendre les traitements inadaptés pour eux. En outre, l’ONG rappelle que ces derniers sont exclus des programmes de dépistage des cancers du sein et du côlon. Ces éléments rendent la maladie d’autant plus meurtrière. Car plus le diagnostique est tardif, moins la thérapie est efficace.
La prévoyance comme seul remède
Au niveau global, la ligue réclame donc la prise en compte de cette catégorie spécifique de patients, à travers des essais cliniques dédiés par exemple. Mais la meilleure solution réside sûrement dans les réflexes préventifs de chacun. Il est donc très important de prendre régulièrement rendez-vous avant 75 ans chez le médecin pour aborder cette thématique.
Surtout, il faut éviter de mettre les premiers symptômes, parfois bénins (fatigue ou douleurs), sur le compte de l’âge. Un mode de vie le plus sain possible et une attention particulière portée aux signaux de nos corps sont donc les meilleurs remèdes contre la maladie. Et contre la vieillesse.
Par Tristan Castel, le
Source: Sciences et Avenir
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