Alors qu’il devient urgent de trouver une alternative au pétrole pour les transports, les initiatives présentées comme solutions d’avenir ne sont pas forcément viables. Les résultats d’une étude commandée par les Pays-Bas avancent que les camions roulant au gaz naturel liquéfié (GNL) polluent bien plus que les camions alimentés au diesel.
L’alternative au pétrole
Vous avez sûrement déjà aperçu, si vous habitez dans certaines villes de France ou d’ailleurs, ces indications sur les transports en commun : « Je roule au gaz naturel ». Afin de réduire la dépendance de l’Europe au pétrole, les institutions européennes ont promu largement le remplacement des carburants traditionnels, notamment par des carburants à base de gaz naturel. Par exemple, la directive AFI adoptée par le Conseil de l’Union européenne en 2014 planifiait le déploiement d’une offre de ravitaillement pour particuliers en énergies propres, c’est-à-dire un réseau de bornes de recharge pour les voitures électriques et des stations de ravitaillement en gaz naturel liquéfié (GNL).
Les enjeux économiques sont énormes, notamment dans l’importation du gaz américain, comme le présentait Le Point en 2018. Afin de connaître réellement les conséquences environnementales d’une telle transition, une étude réclamée par le gouvernement des Pays-Bas, conduite par la TNO (organisation néerlandaise de recherche scientifique appliquée) et publiée mi-septembre par Transport et Environnement (T&E), fédération européenne indépendante étudiant notamment l’impact des transports européens sur le climat, visait à étudier les émissions générées par les véhicules alimentés au gaz naturel liquéfié, en particulier pour les poids lourds.
Des résultats édifiants
Les résultats montrent un fort taux d’émission de NOx, les oxydes d’azote dangereux pour la santé, au coeur du scandale du dieselgate révélé en 2015 : à trop grande quantité, le NOx affecte profondément les systèmes respiratoires et contribue au phénomène d’effet de serre.
T&E est formel : « Les trois camions GNL testés émettent entre 2 et 5 fois plus de NOx toxiques que le camion diesel ayant obtenu les résultats les plus bas lors d’un cycle de conduite en ville, sur routes régionales et sur autoroutes. » Du moins au plus polluant, les camions roulant au GNL testés n’ont jamais montré d’émissions de NOx réduites par rapport aux camions diesel — au contraire, elles sont égales à la moyenne ou bien supérieures. Par ailleurs, les camions circulant au biométhane ne seraient pas différents, car « les caractéristiques des deux carburants sont les mêmes ».
Face à la menace des émissions carbone, et les objectifs politiques visant la neutralité carbone pour 2050, Transport & Environnement explique que « les camions au gaz ne représentent aucune perspective pour la décarbonisation des camions ». Au cours de l’étude, les camions Scania et Iveco testés enregistraient des émissions de gaz à effet de serre peu réduites — T&E affirme qu’après calcul du coût environnemental de l’extraction, la transformation et le transport du gaz, les camions GNL sont « plus nocifs pour le climat que les camions diesel ».
On-road tests commissioned by the NL gov show that trucks powered by liquified natural gas (LNG) pollute the air up to FIVE times more than diesel trucks pic.twitter.com/JZ7VWEATsE
— Transport & Environment (@transenv) September 19, 2019
La nécessité d’autres plans pour le transport, pour protéger l’environnement et l’humain
Ces données sont d’autant plus troublantes que les constructeurs assuraient que les émissions de particules en utilisant le GNL étaient « presque complètement éliminées » (selon le constructeur Scania ; voir aussi le GNL promu comme « énergie d’avenir » par l’entreprise Elengy).
Les résultats d’émissions de particules au kilomètre atteignent les mêmes ordres de grandeur entre les camions diesel moyens et les camions alimentés au GNL. L’argument écologique ne peut donc tenir, quand les constructeurs promouvaient largement le caractère très « propre » de ces nouveaux carburants. Scania affirmait en 2015 que « les emissions d’oxyde d’azote sont réduites de plus d’un tiers », ce que démentent clairement les résultats de l’étude, et qui pousse T&E à s’alarmer de l’impact sur la qualité de l’air dans les zones urbaines.
Le rapport accuse directement les gouvernements, ayant mis en place des réductions importantes de taux d’importation sur le gaz — et demande l’arrêt de celles-ci, car elles encouragent trop ce marché en fort développement. De même, T&E demande une réelle prise de conscience sur le gaz naturel en tant qu’alternative propre et sans émission, devant le réel danger pour l’homme et pour la planète.
The on-road tests also show that all three gas trucks tested produce levels of particle emissions comparable to diesel trucks.???? Particles can cause heart disease, strokes and lung cancer pic.twitter.com/h4TrrMDeVr
— Transport & Environment (@transenv) September 19, 2019
Par Victor Chevet, le
Source: Transport & Environnement
Étiquettes: camions, diesel, polluants, emissions, gaz-naturel
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Ne peut on pas utiliser les poids lourds électriques d Elon Musk recharges par le photovoltaïque comme il le prose pour ses voitures. De plus les batteries nouvelles sont moins polluantes, lire les recherches de Toyota et d’Elon Musk.
Dans cette étude ils integrent les données de production du gaz ai si que les données coût du transport depuis gaz de schiste usa. Hors nous pourrions produire du biomethane local avec nos déchets, tout en produisant aussi de la chaleur durant la production de biomethane. Les rendements, coûts et pollution globaux s en trouvent diminués. Qui a dit que ce serai obligatoirement du gpl ou du gaz de schiste?pourquoi ne pas prendre en considération le vrai coût écologique des différentes solutions…le biogaz est renouvelable pas le tes ni le gpl.il y a un truc qui cloche dans cette étude.