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Bond évolutif : ces champignons peuvent désormais envahir le vivant

Ils se situent désormais à la frontière des trois niches écologiques du royaume fongique

champignons
— Lukasz Mularczyk / Shutterstock.com

Longtemps considérés comme des organismes saprotrophes, vivant exclusivement de matières organiques décomposées, les champignons du genre Mycena envahissent désormais le vivant.

Champignons opportunistes

Des analyses ADN et isotopiques réalisées par des mycologues danois ont révélé la présence systématique de ces champignons forestiers communs dans les racines de plantes vivantes. Un bond évolutif les plaçant désormais à la frontière des trois niches écologiques du royaume fongique : les décomposeurs (se nourrissant d’organismes morts), les parasites (vivant aux dépens de leur hôte) et les mutualistes (cultivant une relation symbiotique avec celui-ci).

« Certains mycènes semblent échanger de l’azote, un nutriment indispensable aux plantes, avec du carbone provenant des plantes », détaille Bugge Harder, auteur principal de l’étude, publiée dans la revue Environmental Microbiology.

L’adoption de ce mode de vie « opportuniste » serait en partie liée à l’activité humaine. « Nos plantations en monoculture, nos peuplements forestiers par exemple, ont fourni aux champignons des conditions optimales pour s’adapter », estime Harder. « Les champignons semblent avoir saisi cette opportunité. »

Pas de scénario à la The Last of Us pour les mycènes

L’an passé, des épidémiologistes avaient estimé que la prochaine pandémie pourrait être causée non pas par des bactéries ou des virus, mais des champignons, également capables d’évoluer rapidement et de devenir résistants aux traitements.

Si la capacité d’espèces fongiques à infecter le vivant semble inquiétante et évoque un scénario digne de The Last of Us, il n’y a absolument pas de raison de s’inquiéter dans le cas des mycènes selon Harder.

« Il n’est pas inconcevable que des groupes de champignons adaptés à la niche écologique de l’Homme se développent. Mais de nombreux champignons tropicaux supportent déjà des températures élevées. S’ils ne sont pas présents dans notre corps, c’est grâce à l’efficacité de notre système immunitaire », conclut le scientifique.

Par Yann Contegat, le

Source: IFL Science

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