Face à l’inquiétude croissante pour l’avenir de notre planète, la recherche de matériaux durables et respectueux de l’environnement est au centre de la lutte contre le changement climatique. Le bois a longtemps été vanté comme étant l’une des meilleures alternatives écologiques pour la construction. Pourtant, l’image du bois en tant que solution verte n’est pas aussi vraie qu’on le pense.
Utiliser du bois pour la construction est source de beaucoup d’émissions de CO2
Le bois fait partie intégrante de la civilisation humaine depuis des millénaires, fournissant un matériau essentiel dans la construction d’abris et pour servir de combustible. Ces derniers temps, alors que la crise climatique mondiale s’intensifie, le bois est devenu une alternative populaire dans la conception et la construction durables, en grande partie en raison de ses attributs perçus comme respectueux du climat. Pourtant, même si l’amour du bois peut sembler justifié, il est essentiel d’approfondir les facteurs qui font qu’un matériau est vraiment écologique et durable.
Dans une nouvelle étude, les chercheurs du World Resources Institute (WRI) ont essayé de déterminer si le bois est réellement le formidable matériau écologique qu’on a l’habitude de vanter. Les résultats de leurs recherches ont montré que le bois est bien moins écologique qu’on le pense. Au contraire, les chercheurs ont constaté que l’utilisation du bois est très polluante. Ils ont estimé que la consommation de bois représente environ un dixième des émissions mondiales annuelles de gaz à effet de serre.
Certes, c’est moins que la production d’électricité et de chaleur, mais c’est plus que les émissions émises par les voitures particulières. Les chercheurs ont précisé que l’utilisation du bois peut effectivement être plus écologique que l’usage de béton et d’acier. Cependant, les conditions nécessaires pour que cela puisse être possible sont trop difficiles à respecter. Par ailleurs, il est important de savoir que lorsqu’on coupe un arbre, seule une petite partie de celui-ci – à savoir le tronc – peut effectivement être utilisée pour la construction.
Un problème qui devrait empirer à l’avenir
Le reste – les racines, les écorces et les feuilles, mais aussi les copeaux de bois après traitement du tronc – est tout simplement brûlé ou jeté. Ce sont ces procédés industriels issus du secteur forestier qui sont les principales sources d’émissions de dioxyde de carbone dans l’usage du bois en tant que matériau de construction. Outre les émissions de gaz à effet de serre, il est important de se rappeler que le bois est surtout écologique lorsqu’il n’est pas coupé. En effet, ce sont les arbres qui sont encore bien vivants qui absorbent le dioxyde de carbone et rejettent de l’oxygène grâce à la photosynthèse.
Lorsqu’un arbre est coupé, il n’est plus capable de cet exploit. Par ailleurs, ce qui inquiète le plus les scientifiques concerne le fait que la demande mondiale de bois devrait augmenter de 54 % entre 2010 et 2050. Les émissions qui en résultent devraient se situer entre 3,5 et 4,2 milliards de tonnes de CO2 chaque année. « Nous prévoyons que le bois utilisé pour la construction, le papier et à toutes fins autres que le combustible sera 90 % plus élevé en 2050 qu’en 2010 », ont écrit les chercheurs dans leur article de blog.
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: ZME Science
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