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Le « blob », l’incroyable créature intelligente aux 720 sexes, vient d’arriver au zoo de Paris

Le Physarum polycephalum n'est composé que d'une seule cellule et possède des capacités d'apprentissage fascinantes

GerritR / Creative Commons

Une nouvelle créature des plus fascinantes et mystérieuses vient d’intégrer pour la première fois un zoo. Ni plante, ni animal, le blob est un organisme vivant encore non identifié. Sans cerveau et sans neurone, il est visible au Parc zoologique de Paris depuis ce week-end.

Un organisme vivant ni animal, ni plante, ni champignon qui fascine les scientifiques

C’est une première mondiale ! Le Parc zoologique de Paris, à Vincennes, a accueilli pour la première fois une espèce non animale : le blob. Il a été placé à l’abri de la lumière dans un vivarium et est visible par le public depuis le samedi 19 octobre. « Notre mission, c’est aussi de montrer les mystères de la nature », a expliqué Bruno David, président du Muséum national d’histoire naturelle et du Parc zoologique de Paris.

Cet organisme a été découvert en mai 1973 par un Texan dans son jardin. De plus, il a été nommé ici d’après le film Danger planétaire sorti en 1958 et où Steve McQueen doit combattre une forme de vie extraterrestre envahissante. Le blob, mystère de la biologie qui fascine les scientifiques, n’est composé que d’une seule cellule et fait l’objet de comportements complexes. Le Physarum polycephalum est une masse spongieuse, jaune et visqueuse. Ni plante, ni animal, ni champignon, il s’agit d’un organisme primitif qui est apparu il y a 500 millions d’années. Bruno David explique également qu’ils ne savent « pas bien où le mettre dans l’arbre du vivant », ce qui le rend encore plus fascinant.

Il a longtemps été considéré comme un champignon. Au cours des années 1990, il rejoint les myxomycètes, sous-classe des amibozoaires. Au début de son développement, il est microscopique et difficilement identifiable dans son milieu naturel, que sont les forêts sombres ou les caves.

Comment fonctionne-t-il ?

Selon le média Science Alert, il fait partie des 900 variantes de ce genre d’organisme visqueux. Il vit majoritairement seul. Lorsqu’il se lie avec un autre blob, il peut couvrir plus rapidement plusieurs mètres carrés afin de trouver une zone pour digérer des bactéries. Mais ce processus n’est pas aussi simple qu’il n’y parait. Les cellules de chaque organisme peuvent se lier uniquement si elles possèdent des gènes compatibles (A, B ou C) et qui ont chacune seize variantes.

Les différents noyaux qui composent un blob peuvent se multiplier ou se diviser à volonté. « On peut créer des blobs de toutes les tailles, il n’y a pas de limite connue », explique Audrey Dussutour, éthologue au CNRS et spécialiste du blob. Cette créature peut faire jusqu’à 10 mètres. Elle se déplace à une vitesse de 1,5 cm/heure et se soigne elle-même. Elle peut être facilement divisée lorsqu’elle est coupée. Des « moules à blob » existent car les fragments qui le composent cicatrisent. Chaque jour, les scientifiques créent de nouveaux spécimens à partir du même échantillon afin que le public puisse en voir le plus possible. Composé de 720 sexes et sa capacité à se fusionner à l’infini justifient son surnom de « Slime Mould« , autrement dit « le slime à plusieurs têtes« .

Une créature « quasiment immortelle »

Chaque jour, Marlène Itan, blobicultrice, arrose et nourrit les sclérotes qui se développent dans son élevage. « On ne sait jamais à quoi s’attendre en arrivant », explique-t-elle face à cette créature surprenante. De plus, elle précise qu’il peut mourir de différentes façons ou bien rentrer dans une phase d’endormissement en se desséchant. Audrey Dussutour explique également que « dans cet état, il est quasiment immortel… On peut même le mettre au micro-ondes quelques minutes ! » A nouveau humidifié, il revit aussitôt.

Une créature qui surpasse d’autres êtres vivants

Le fonctionnement et l’aspect du blob en font un organisme vivant qui a totalement surpassé ce que les scientifiques savaient jusqu’à présent sur les animaux et les être vivants. Même s’il ne possède pas de cerveau, le blob est tout à fait capable de mémoriser. Le zoo a d’ailleurs réalisé une expérience en montrant un blob qui apprend progressivement à ignorer du sel déposé sur le chemin qui le mène à sa nourriture habituelle. « Cela nous surprend parce qu’il n’a pas de cerveau mais est capable d’apprendre… et si vous fusionnez deux blobs, celui qui a appris va transmettre ses connaissances à l’autre », explique Bruno David. Il peut également manger et digérer de la nourriture et se soigner tout seul alors qu’il n’a pas de cerveau.

Ses 720 sexes lui permettent de se reproduire tel un champignon. « Il était là avant, donc ce sont davantage les champignons et les animaux qui s’en sont inspirés que l’inverse », affirme Audrey Dussutour. Il est purement inoffensif. Le blob est donc un nouveau mystère de la biologie qui pousse les scientifiques à étudier à nouveau ce qu’ils avaient déjà compris et démontré au sujet de l’intelligence des organismes vivants. Si vous êtes à Paris, n’hésitez pas à venir explorer la blob-zone mise en place au Parc zoologique de Paris jusqu’au 3 novembre.  

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