Annoncé en 2019 avec Mahershala Ali, le reboot de Blade est dans une phase interminable de traversée du désert. Scénaristes remplacés, projets abandonnés, tournage repoussé : cinq ans plus tard, le chasseur de vampires n’a toujours pas dégainé son épée. Pourtant, l’espoir persiste. Entre l’héritage de Wesley Snipes et la volonté de Marvel de retrouver une authenticité artistique, Blade reste une promesse de renaissance. Un retour attendu, à la croisée de la nostalgie et du renouveau.

Cinq ans de silence, des réécritures à la chaîne, mais un espoir qui refuse de mourir
Quand Mahershala Ali est monté sur la scène du Comic-Con en 2019, portant la fameuse casquette Blade, la salle a explosé. Un Oscar, un charisme glacé et une franchise culte à relancer : tout semblait parfait. Cinq ans plus tard, pourtant, la promesse s’est transformée en mystère. Le chasseur de vampires le plus charismatique du cinéma est toujours coincé dans les limbes de la production.
Depuis son annonce, le reboot de Blade s’est embourbé dans une série d’allers-retours créatifs qui feraient pâlir n’importe quel studio. Scénaristes remplacés, réalisateurs écartés, concepts abandonnés… Le film a tout connu sauf la stabilité. Et pourtant, une voix garde foi en ce projet : celle de Mia Goth, l’actrice au regard fiévreux qu’on retrouvera dans le film.
Dans une interview accordée à Elle, elle confiait : « C’est pour le mieux si ça prend du temps. Ils veulent le faire bien. » Une phrase presque anodine, mais qui résume à elle seule tout le paradoxe de Blade : un projet en retard, mais peut-être pas en échec.
Un film qui change de peau à chaque étape
Au départ, Blade devait se dérouler au début du XXe siècle, dans une ambiance gothique et brumeuse. Un pari audacieux, loin des blockbusters clinquants du MCU. Marvel avait même déjà conçu des costumes d’époque avant d’abandonner l’idée. Ces tenues auraient été revendues à la production de Sinners, le film de Ryan Coogler.
Depuis, le scénario a été réécrit plusieurs fois, parfois intégralement. Le projet a vu défiler des scénaristes comme Stacy Osei-Kuffour ou Nic Pizzolatto (le créateur de True Detective), sans qu’aucune version ne semble totalement convaincante. On imagine sans peine les couloirs de Marvel Studios remplis de brouillons froissés et de post-it désespérés.
Kevin Feige, le grand architecte du MCU, continue pourtant d’affirmer que Blade est « toujours vivant ». Mais les fans, eux, commencent à douter. Après tout, combien de films “vivants” finissent enterrés dans le silence ?
Le fantôme de Wesley Snipes plane toujours
Pendant que Mahershala Ali attend patiemment que la caméra tourne, Wesley Snipes, lui, n’a jamais quitté l’imaginaire collectif. Son Blade des années 2000, sanglant et électrisant, a récemment refait surface… grâce à Deadpool & Wolverine. Ironie du sort : l’ancien vampire attire plus d’attention que son successeur, encore invisible dans le MCU.
Mahershala Ali n’a eu, pour l’instant, qu’une brève apparition vocale dans une scène post-crédits d’Eternals. Une simple voix dans l’ombre, littéralement. Et c’est tout. Un caméo fantôme pour un héros qu’on promet depuis cinq ans.
Certains fans y voient un symbole du MCU actuel : trop de teasing, pas assez d’actes. Mais d’autres gardent la foi. Parce qu’un Blade réussi pourrait justement représenter la renaissance que Marvel attend depuis des années.
Le ralentissement comme remède
Marvel a longtemps fonctionné comme une machine parfaitement huilée : un film tous les six mois, une série tous les trois, et une cohérence visuelle au cordeau. Puis, à force de tout contrôler, la machine s’est essoufflée. Le public a commencé à se lasser des productions calibrées, interchangeables, dépourvues d’âme.
Dans ce contexte, le chaos autour de Blade pourrait être… une bonne nouvelle. Ce désordre, ces réécritures, cette perte de temps apparente, sont peut-être le signe qu’un changement profond s’opère. Marvel cherche peut-être à retrouver une vérité artistique, à redonner du souffle à ses héros.
Mia Goth, qui a souvent choisi des projets audacieux (Pearl, Infinity Pool), n’est pas du genre à s’engager dans un film sans potentiel. Son optimisme ne sonne pas comme un argument promotionnel, mais comme la conviction que le studio veut faire les choses autrement.
Entre héritage et renaissance
Le véritable enjeu de Blade, ce n’est pas seulement de relancer une franchise, mais de prouver que Marvel peut encore surprendre.
L’ombre de Wesley Snipes, la pression des fans, la fatigue du public vis-à-vis du MCU… tout cela crée une attente presque mythique autour du film.
Mahershala Ali a tout pour incarner un Blade plus introspectif, plus tragique, plus humain. S’il faut encore patienter un an, voire deux, pour voir ce résultat, ce ne serait peut-être pas une si mauvaise chose.
Après tout, certains monstres ne se chassent qu’à la tombée de la nuit. Peut-être que Blade aussi a besoin de cette obscurité pour renaître.