Il est connu de tous que le minage des cryptomonnaies – notamment du bitcoin – est un processus très énergivore. Mais les coûts environnementaux pour l’extraction de cet actif numérique pourraient être pires qu’on le croyait. Une nouvelle étude affirme en effet que cela serait pire que pour la production d’or ou de viande rouge.
Le bitcoin s’apparente plus au « bœuf numérique » qu’à « l’or numérique »
Malgré les nombreux problèmes auxquels elles font encore face, les cryptomonnaies sont largement considérées comme les moyens d’échange du futur. Mais si ces actifs numériques – notamment le bitcoin – présentent effectivement certains avantages, ils présentent un très gros désavantage relatif à l’une des plus grandes préoccupations de notre époque : la consommation énergétique. En effet, le minage de cryptomonnaie peut être très énergivore, et c’est particulièrement vrai en ce qui concerne le bitcoin.
Le pire étant que l’énergie utilisée pour le minage de bitcoin provient essentiellement de combustibles fossiles. Il est estimé que l’extraction du bitcoin consomme environ 127 térawattheures d’électricité chaque année. Cela dépasse la consommation annuelle totale d’électricité de la Norvège. Et selon une nouvelle étude réalisée par les chercheurs de l’université du Nouveau-Mexique, les coûts environnementaux du minage de bitcoin sont comparables aux dommages climatiques de l’élevage pour la production de viande de bœuf, de la production de gaz naturel et de pétrole brut.
Selon les résultats de l’étude publiée dans la revue Scientific Reports, les dommages causés par le minage de bitcoin sont donc plus importants que ceux générés par la production de l’or – la matière à laquelle la valeur du bitcoin est le plus comparée. Les chercheurs ont également tenu à souligner que jusqu’à présent, rien n’indique que l’exploitation du bitcoin deviendra plus durable à l’avenir. « Au contraire, nos résultats suggèrent que l’exploitation minière de bitcoin devient plus sale et plus dommageable pour le climat au fil du temps », a déclaré Benjamin Jones, auteur principal de l’étude, dans un communiqué.
Un problème qui empire d’année en année
Pour aboutir à leur conclusion, ils ont estimé les dommages climatiques causés par le bitcoin selon trois critères de durabilité. Il a ainsi été évalué si les dommages climatiques causés par le bitcoin augmentent avec le temps ; si le prix du marché du bitcoin dépasse le coût économique des dommages climatiques ; et comment les dommages climatiques par pièce extraite se comparent aux dommages climatiques d’autres secteurs. Les résultats ont montré que les émissions pour l’extraction de bitcoins ont été multipliées par 126, passant de 0,9 tonne d’émissions par pièce en 2016 à 113 tonnes par pièce en 2021.
En matière de coûts, les calculs suggèrent que chaque pièce de bitcoin extraite en 2021 a généré plus de 11 314 dollars de dommages climatiques. Au total, les coûts des dommages climatiques du bitcoin au niveau mondial dépassaient les 12 milliards de dollars en 2021. Les chercheurs ont ainsi estimé que les dommages climatiques pour le minage de bitcoin entre 2016 et 2021 représentaient 35 % de sa valeur marchande. À titre de comparaison, les dommages climatiques par rapport à la valeur marchande de l’électricité produite par le gaz naturel sont de 46 %, ceux de l’élevage bovin sont de 41 % et ceux de l’or sont de 4 %.
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: ZME Science
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