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La belladone, une plante aux vertus médicinales reconnues qui peut aussi vous tuer

Parfois appelée cerise du diable, elle s'avère aussi belle que dangereuse

Parfois appelée cerise du diable, herbe empoisonnée ou morelle furieuse, la « belle-dame » est réputée depuis des siècles pour ses vertus médicinales… mais ses baies noires se révèlent extrêmement toxiques et en ingérer peut même s’avérer mortel.

AUSSI BELLE QUE DANGEREUSE

Assez peu présente à l’état sauvage en France, la belladone est une plante herbacée pouvant mesurer jusqu’à 1 mètre 50 qui affectionne particulièrement les terrains calcaires. Identifiable à sa fleur à corolle brune en forme de clochette et sa baie charnue d’un noir brillant semblable à un grain de raisin, elle s’avère aussi belle que dangereuse.

L’ingestion des baies de belladone peut se révéler mortelle

L’ingestion de deux à quatre baies de belladone peut tuer un enfant (dix à vingt sont nécessaires pour un adulte), tandis que le simple fait de mâcher ses feuilles peut entraîner une somnolence. Les symptômes d’une intoxication par la belladone comprennent notamment délire et hallucinations, qui apparaissent rapidement en cas d’ingestion.

Les principales coupables se nomment l’atropine et la solanine, deux puissantes toxines qui, lorsqu’elles sont ingérées en grande quantité, sont capables de provoquer troubles neurovégétatifs, tachycardie, difficultés respiratoires, crises convulsives voire paralysie cardio-respiratoire.

Au contraire, lorsqu’elles sont utilisées à dose thérapeutique, ces toxines possèdent de nombreuses vertus médicinales. L’atropine permet par exemple au chirurgien de réguler le rythme cardiaque de son patient durant une opération et l’empêche de saliver, tandis que la solanine aide à lutter contre le mal des transports.

À DOSE THÉRAPEUTIQUE, LA BELLADONE POSSÈDE DE NOMBREUSES VERTUS MÉDICINALES

Les effets dévastateurs de la « morelle furieuse » sont connus depuis des millénaires. Durant l’Antiquité, les Romains plongeaient leurs flèches dans une décoction de belladone et chaque projectile atteignant l’ennemi entrainait rapidement sa mort.

Selon la légende, Locuste aurait empoisonné l’empereur romain Claude avec de la belladone

UN POISON DE CHOIX

Le roi d’Écosse Duncan Ier, qui inspira Macbeth à Shakespeare, obtint quant à lui des résultats extraordinaires avec cette plante. En faisant circuler des bouteilles remplies de vin et de belladone fermentée dans les rangs ennemis, un breuvage mortel, ce dernier n’eut même pas à livrer bataille.

D’un goût très sucré, le jus des baies de belladone pouvait être facilement mélangé à une boisson alcoolisée, ce qui en fit durant des siècles un poison de choix. La légende veut d’ailleurs qu’un rival de l’empereur romain Claude ait fait appel aux talents de Locuste pour l’empoisonner en utilisant ce stratagème.

Ce type d’empoisonnement a ensuite poussé les souverains et hommes d’État à employer des goûteurs, afin d’éviter de connaître un sort aussi funeste. En consommant régulièrement de petites quantités de poison, ces derniers développaient une immunité aux substances mortelles et étaient alors à même d’avertir les monarques lorsqu’ils reconnaissaient le goût sucré des baies de belladone.

Cette plante, signifiant littéralement « belle dame », est ensuite devenue incontournable en Europe durant la Renaissance. Les riches Italiennes s’enduisaient le visage de cosmétiques fabriqués à partir de belladone, et utilisaient également son huile pour dilater leurs pupilles : une bizarrerie destinée à les rendre plus séduisantes.

DURANT LA RENAISSANCE, LES RICHES ITALIENNES S’ENDUISAIENT LE VISAGE DE POUDRE DE BELLADONE

Sans le savoir, vous consommez régulièrement les fruits de plantes appartenant à la famille des Solanacées. Tomates, aubergines, piments et pommes de terre sont en effet de proches parents de la belladone, et leurs feuilles et tiges contiennent de la solanine, un mécanisme de défense qui leur permet d’éloigner les prédateurs. Soyez toutefois rassurés, vous ne mourrez pas d’empoisonnement en consommant leurs fruits.

Par Yann Contegat, le

Source: All That Is Interesting

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