Une équipe de chercheurs de l’université de Cordoue, en Espagne, a dévoilé un prototype de « batterie sanguine », qui a fonctionné pendant plusieurs semaines avec une infime quantité d’hémoglobine.
Catalyseur biocompatible
Les batteries zinc-air constituent l’une des alternatives les plus durables aux omniprésentes batteries lithium-ion, qui alimentent aussi bien nos smartphones que les véhicules électriques. Ce type de cellule exploite une réaction électrochimique appelée réaction de réduction de l’oxygène.
Lorsque l’air pénètre dans la batterie, l’oxygène est réduit et transformé en eau dans une première partie, libérant des électrodes qui passent dans la seconde, où intervient l’oxydation du zinc.
Pour que la réaction se poursuive, il faut un bon catalyseur, capable d’absorber rapidement les molécules d’oxygène et de former efficacement des molécules d’eau. Des propriétés que l’hémoglobine, protéine des globules rouges assurant le transport de l’oxygène dans le sang, possède.
Présenté dans la revue Energy & Fuels, le minuscule prototype de « batterie sanguine » mis au point par l’équipe espagnole a pu fonctionner pendant près de 30 jours avec seulement 0,165 milligramme d’hémoglobine.
Alimenter durablement des implants médicaux
Selon les chercheurs, le fait que de telles cellules fonctionnent à un pH de 7,4, très proche de celui du sang, implique qu’elles pourraient être utilisées pour alimenter durablement les stimulateurs cardiaques et autres implants médicaux biocompatibles.
Pour l’équipe, qui rappelle qu’il s’agit de travaux préliminaires, la prochaine étape consistera à optimiser le rechargement de sa batterie à hémoglobine.
À noter qu’il y a quelques semaines, une start-up chinoise avait fait sensation en dévoilant une batterie nucléaire de la taille d’une pièce de monnaie, qui pourrait permettre d’alimenter un smartphone pendant 50 ans.