Des créatures colossales comme les baleines peuplent les océans du monde. La question est de savoir comment ces animaux immenses défient les attentes biologiques et atteignent des tailles aussi imposantes. Après des années d’exploration scientifique, la réponse est peut-être enfin à portée de main et elle est cachée dans leur ADN.
Tout viendrait d’un petit brin d’ADN dans le génome de ces créatures
Si des créatures très imposantes comme les éléphants et les girafes peuplent la terre, des créatures encore plus immenses se trouvent dans les profondeurs des océans. Qu’il s’agisse des baleines, des rorquals, des cachalots ou encore de certaines espèces de requins, certains de ces animaux marins peuvent atteindre les 30 mètres de long et peser plus de 150 tonnes. Pendant longtemps, les scientifiques ont cherché à savoir pourquoi ces créatures marines pouvaient être si grandes. Les chercheurs de l’université de Campinas au Brésil ont peut-être enfin trouvé la réponse à cette question.
D’après les résultats de l’étude publiée dans la revue BMC Ecology and Evolution, cette réponse réside dans un gène appelé NCAPG. Des recherches antérieures avaient associé ce gène au gigantisme chez les cétacés. Ici, les chercheurs ont mené une étude plus approfondie, en se concentrant sur la séquence promotrice du gène, la séquence d’ADN qui contrôle son activité. En analysant cette région chez diverses espèces de cétacés, les scientifiques ont découvert un schéma fascinant.
En fait, une variation spécifique dans la séquence promotrice du gène NCAPG divise les animaux en deux groupes distincts : les géants dépassant 10 mètres de long et les non-géants. Cette découverte suggère que la séquence promotrice agit comme un commutateur moléculaire, régulant l’expression du NCAPG et influençant la croissance des animaux. Lorsqu’il est activé, le gène stimule probablement la production de protéines essentielles à la prolifération cellulaire et au développement des tissus, conduisant finalement à la taille extraordinaire de ces géants marins.
Une découverte qui va au-delà d’une meilleure compréhension des cétacés géants
« Bien que les cétacés soient divisés en deux groupes évolutifs bien définis, les Odontoceti (les dauphins et baleines à dents) et les Mysticeti (les baleines à fanons qui n’ont pas de dents et filtrent le zooplancton à travers les poils de kératine, comme les rorquals bleus et les baleines à bosse), nous avons trouvé dans la séquence promotrice du gène NCAPG une division entre ceux dont la longueur est supérieure ou inférieure à 10 mètres », a déclaré Felipe Silva, auteur principal de l’étude.
La découverte du rôle du gène NCAPG dans le gigantisme marque une avancée significative dans notre compréhension de ces géants océaniques. Mais l’implication de cette découverte va au-delà de cela. En effet, comprendre les mécanismes à l’origine du gigantisme pourrait ouvrir la voie à des avancées dans divers domaines. Par exemple, étudier la manière dont le NCAPG contrôle la croissance cellulaire pourrait aider à développer des traitements pour des maladies comme le cancer, où la division cellulaire incontrôlée constitue une préoccupation majeure.
Par ailleurs, serez-vous à la hauteur pour nommer chacun de ces animaux marins ?
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: Science Alert
Étiquettes: baleine
Catégories: Actualités, Animaux & Végétaux