Bien que Final Fantasy Tactics soit le coup d’éclat de Square en ce qui concerne le T-RPG, c’est avec Bahamut Lagoon en 1996 sur Super Nintendo que le studio s’était d’abord essayé au genre. Un essai plus que transformé avec une histoire à rebondissements malgré un début traditionnel et des personnages développés à merveille tout au long d’une quête épique, le tout agrémenté d’un système de combat addictif. Retour sur l’une des perles des années 90.
Dans le monde de Bahamut Lagoon, les plaques terrestres ne sont pas au sol mais dans les cieux. Ces îles gigantesques flottant dans un océan de nuages sont appelées lagoons. L’ambitieux empereur Sauzer de l’empire de Granbelos cherche à regrouper tous les lagoons sous son joug et n’hésite pas pour cela à envahir le royaume de Kana, propulsant le héros dans sa quête. Le protagoniste en question, c’est Byuu, un héros silencieux au même titre que Crono dans Chrono Trigger ou Link and The Legend of Zelda. Cela permet au joueur de se projeter dans le personnage et peut parfois choisir entre deux réponses préétablies selon ses préférences et selon la manière dont il imagine son héros/avatar réagir.
Byuu commande un groupe de guerriers de Kana chevauchant des dragons et défend son pays contre l’envahisseur. Malheureusement, ce dernier se révèle trop puissant et les troupes du royaume sont éclatées dans les deux sens du terme. Pendant la lutte, la princesse Yoyo tente d’invoquer Bahamut, une arme ultra puissante qui pourrait renverser le cours de la bataille. N’y parvenant pas, elle est tout de même capturée par l’empire, car elle détiendrait le pouvoir d’invoquer des dragons et de les rallier à sa cause. Le jeu s’ouvre donc avec une défaite qui reprend une trame assez classique dans le RPG, mais Bahamut Lagoon est loin de se limiter à cela.
Quelques années plus tard, Byuu est l’un des chefs de la résistance, dont l’un des buts premiers est de libérer la princesse des griffes de l’empire. À cela trois raisons : déjà, c’est la princesse, ensuite elle détient un pouvoir qui permettrait de renverser l’empire et surtout dans le cas du héros, ce dernier est amoureux d’elle depuis son enfance. Ces trois motivations vont créer des ramifications narratives et lier les personnages de façon surprenante, ce qui rattrape largement la simplicité des premières heures. Même du côté de l’empire supposé maléfique, on trouve des exemples d’anti-héros, comme Palpaleos, qui donnent beaucoup de relief au jeu.
En son coeur, Bahamut Lagoon reste un T-RPG et comme avec la majorité des jeux du genre, c’est avant tout pour le système de combat que l’on s’y attaque. De ce point de vue là, le jeu ne déçoit pas. Les batailles se jouent sur deux niveaux de combat : sur le champ de bataille avec toutes les unités visibles en groupe et dans des combats rapprochés. On observe la vue d’ensemble et on est plongé dans le feu de l’action dans le microcosme de la vision du héros. Vous pouvez ensuite diriger chaque unité et placer vos personnages comme des pièces d’échecs sur la carte quadrillée. Le joueur fait ses actions, l’ordinateur du jeu aussi et la vue repasse au champ de bataille où l’on voit les conséquences de nos actions.
Au joueur de constituer une équipe équilibrée avec des unités répondant à toutes celles présentes du côté de l’ennemi qui saura vous donner du fil à retordre au fur et à mesure de l’aventure. Cela étant dit, certaines missions demandent des équipes clairement plus mobiles alors que d’autres nécessitent une puissance offensive maximale. Si vous sélectionnez beaucoup d’unités du même genre comme des guerriers légers qui se déplacent vite, votre équipe entière gagnera un bonus. À vous de choisir si vous préférez avoir un peu de tout ou de jouer uniquement sur l’une de vos forces.
Dans tous les cas, le jeu est assez bien construit pour laisser le joueur apprécier l’un ou l’autre tout en le forçant à changer ses habitudes et à essayer toutes les nuances du gameplay. Si vous ne pouvez pas contrôler les dragons, vous pouvez leur donner des ordres pour qu’ils viennent vous épauler en combat et faire des dégâts dévastateurs. Arrivant dans les dernières heures de la Super Nintendo, Bahamut Lagoon est magnifique, jouissant sans complexe de l’expérience en programmation de ses développeurs sur la machine de Nintendo. Les graphismes sont fins et détaillés, les personnages pleins de personnalité et les décors fantastiques. Un travail de qualité merveilleusement accompagné par les compositions de Noriko Matsueda.
L’histoire de Bahamut, ce dragon titanesque capable de changer le cours du destin et de faire trembler le monde, trouve dans ses racines mythologiques la grandeur nécessaire à Square pour fournir un jeu de qualité exceptionnelle. Un gameplay dont on ne se lasse pas, un travail frôlant la perfection sur les graphismes et une histoire passionnante dans un univers qui mélange ce qu’il se faisait de mieux dans les grandes séries de RPG de l’époque. Quel aspect des combats de Bahamut Lagoon vous plaît le plus ?
Par Florent, le
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