
Les bactéries multirésistantes constituent une importante préoccupation sanitaire. Des chercheurs suédois ont développé une nouvelle technique redoutable pour se débarrasser de ce type de menaces.
MOF anti-bactériens
Les structures métallo-organiques (MOF) sont des matériaux particulièrement poreux à l’échelle nanométrique. S’ils avaient été précédemment utilisés pour détruire des bactéries, les approches reposaient sur la libération d’agents microbiens ou d’ions de métaux lourds. Récemment, une équipe de l’université de technologie Chalmers a développé une stratégie « imparable ».
Le revêtement microscopique mis au point comporte deux couches de MOF superposées. En contrôlant la croissance de la structure cristalline du matériau, les scientifiques suédois ont pu recouvrir sa surface de « nanopointes » méticuleusement espacées.
La distance entre ces structures implique qu’elles transpercent systématiquement la membrane externe protetrice des bactéries se posant à la surface du matériau. Ce qui entraîne la mort du microbe.
« Lorsque l’espacement est trop grand, les bactéries peuvent se faufiler et se fixer à la surface sous-jacente », écrivent les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Advanced Science. « Comme dans le cas d’un lit de clous, des pointes trop resserées diminuent la contrainte mécanique exercée et leur permet de survivre. »

Une nouvelle arme contre les infections nosocomiales
La dernière chose que l’on souhaite lorsqu’on se rend à l’hôpital est de contracter une infection bactérienne résistante aux traitements.
Les bactéries coriaces telles que les staphylocoques forment des biofilms à la surface de certains dispositifs médicaux (implants, cathéters…). Selon l’équipe suédoise, leur nouveau revêtement pourrait être utilisé pour prévenir l’apparition de telles structures.
Son application sur les coques de navires et les parois internes des tuyaux limiterait également le risque « d’encrassement biologique ».
Précédemment, des chercheurs avaient développé une approche poussant les super-bactéries à s’étouffer avec leurs propres molécules toxiques.
Par Yann Contegat, le
Source: New Atlas
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