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Les fouilles à Aspendos révèlent une rare tête de statue d’empereur romain vieille de 1 700 ans

Elle révèle comment les empereurs recouraient à l’art pour affirmer leur résilience

Aspendos
Aspendos — © Dosseman / Wikimedia Commons

Lors de fouilles dans l’ancienne cité d’Aspendos, située dans la province d’Antalya, au sud de la Turquie, des archéologues ont mis au jour une rare tête en marbre vieille d’environ 1 700 ans, probablement à l’effigie d’un empereur romain. Témoignant à la fois du réalisme romain et de l’influence artistique hellénistique, cette découverte éclaire une période charnière de l’empire. Explications.

Un visage entre réalisme romain et émotion hellénistique

Mesurant près de 40 centimètres de haut, cette tête en marbre daterait de 250 à 300 après Jésus-Christ, une époque de profondes mutations politiques et artistiques au sein de l’Empire romain. Elle pourrait représenter l’empereur Gallien ou Claude II le Gothique, tous deux souverains de la période troublée connue sous le nom de Crise du IIIe siècle.

Sculpté selon la tradition romaine du vérisme, le visage arbore des rides marquées, des plis prononcés et des lèvres serrées, symboles de sagesse et d’autorité. Mais le cou légèrement incliné et le regard introspectif trahissent aussi l’influence de l’art hellénistique, conférant à l’œuvre une profondeur émotionnelle rare.

« Cette découverte met en évidence une fusion fascinante d’héritages artistiques – le vérisme romain fusionné avec l’expression émotionnelle hellénistique – pour transmettre à la fois le pouvoir impérial et la gravité morale », soulignent les archéologues à l’origine de l’analyse.

Aspendos

Célèbre pour son théâtre romain remarquablement conservé, Aspendos fut l’un des centres les plus prospères de la Pamphylie antique. Fondée dès le Xe siècle avant Jésus-Christ, la cité connut son apogée sous la domination romaine, devenant un carrefour commercial, politique et culturel majeur.

La tête en marbre a été mise au jour dans le forum, cœur battant de la ville, où l’autorité impériale se manifestait à travers l’art et les monuments. Cette trouvaille, qui s’ajoute aux fouilles des thermes, aqueducs et bâtiments administratifs, offre un nouvel éclairage sur l’urbanisme d’Aspendos et sur l’usage de la propagande impériale en Anatolie à la fin de l’empire.

Au-delà de son intérêt artistique, cette tête en marbre éclaire finalement la Crise du IIIe siècle et révèle comment les empereurs recouraient à l’art pour affirmer leur résilience et légitimer leur pouvoir en temps d’incertitude. L’alliance de réalisme et d’émotion inscrite dans ses traits offre un témoignage rare sur l’identité et les idéaux du pouvoir impérial à la fin de l’Empire romain.

Par ailleurs, pourquoi l’Empire romain s’est-il divisé en deux ?

Par Cécile Breton, le

Source: Arkeonews

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