Une expédition en Antarctique est une entreprise à la fois audacieuse et rigoureuse, nécessitant une préparation minutieuse. Cependant, pour les médecins participant à ces missions, il y a une étape supplémentaire cruciale à franchir avant de s’aventurer dans ce territoire glacial.
Les expéditions hivernales dans les stations antarctiques australiennes représentent une aventure extraordinaire, mais elles sont également associées à des défis uniques. Parmi ceux-ci figure la difficulté d’évacuation médicale pendant les mois d’hiver, où le climat impitoyable rend tout déplacement pratiquement impossible.
Contrairement aux autres membres de l’expédition, les médecins n’ont pas la possibilité de garder leur appendice. Une note sur le site web du programme antarctique australien explique cette exigence en indiquant : « Généralement, il n’y a qu’un seul médecin sur la station pendant l’hiver, et l’évacuation vers des soins médicaux en Australie est impossible pendant au moins une partie de l’année. »
L’appendicite, inflammation de l’appendice, un petit organe rattaché au gros intestin, est une condition médicale qui n’est généralement pas mortelle mais relativement courante. Avec une incidence notable de 5 à 9 personnes sur 100 aux États-Unis, cette affection peut survenir de manière soudaine et évoluer rapidement en une situation critique. Une intervention chirurgicale est nécessaire avant que l’appendice ne se rompe et entraîne une infection potentiellement mortelle appelée péritonite.
Dans la plupart des cas, les médecins en Antarctique sont présents pour prodiguer des soins en cas d’appendicite, comme dans le cas du cuisinier de la station de l’île Heard, Jack Starr, qui a été opéré par le médecin Otto Rec en octobre 1951. Cependant, si le médecin lui-même est touché par cette condition, la situation devient complexe.
Il est naturel de se demander quelles sont les chances que cela se produise. Pourtant, deux incidents historiques témoignent de cela. Le médecin de l’île Heard, Serge Udovikoff, a été le premier à être touché par cette situation en 1950. Malgré son intention initiale de se faire opérer, il fut finalement évacué par la marine australienne HMAS Australia (II). Dix ans plus tard, en 1961, le docteur Leonid Rogozov, en poste à Novolazarevskaya, a dû effectuer sa propre appendicectomie en raison de conditions météorologiques défavorables.
Suite à ces événements, l’exigence d’une appendicectomie préventive pour les médecins en Antarctique a été établie. Les examens médicaux rigoureux sont désormais monnaie courante pour tous ceux qui sont déployés dans cette région extrême.
Par Eric Rafidiarimanana, le
Source: Science Alert
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