Une nouvelle étude impressionnante menée par des chercheurs américains a révélé que les souris ayant reçu des suppléments d’un métabolite endogène présentaient des améliorations significatives de leur état de santé.
Une durée de vie rallongée et une santé améliorée
Produit de manière endogène par le corps humain, l’alpha-cétoglutarate (AKG) est le fruit de différents processus métaboliques. Si la molécule n’est pas présente naturellement dans les aliments, sa production peut être améliorée via l’exercice ou le jeûne. Généralement proposée sous forme de compléments, celle-ci est notamment consommée par certains sportifs et culturistes qui estiment qu’elle peut améliorer leurs performances et participer au développement de la masse musculaire, bien qu’il n’existe à l’heure actuelle pas de preuves concluantes de tels bénéfices.
Ces dernières années, certains chercheurs ont commencé à étudier l’effet de la supplémentation en AKG sur la longévité et la santé. En 2008, une étude avait ainsi révélé que les niveaux d’alpha-cétoglutarate dans le sang pouvaient être divisés par dix entre 40 et 80 ans, ce qui suggérait que la supplémentation en AKG pourrait avoir d’importants effets anti-âge.
Pour cette nouvelle étude, présentée dans la revue Cell Metabolism, des chercheurs de l’Institut Buck pour la recherche sur le vieillissement ont étudié les résultats d’une supplémentation soutenue en AKG chez la souris.
À partir de 18 mois, correspondant à l’âge moyen chez la souris, une partie des rongeurs a reçu des suppléments quotidiens d’AKG pendant plus d’un an, et il s’est avéré que les souris traitées vivaient en moyenne 12 % plus longtemps. Si cette extension de la longévité reste impressionnante, l’AKG a montré des résultats encore plus spectaculaires en matière d’amélioration de la santé.
« L’inflammation chronique est un facteur considérable de vieillissement »
Aujourd’hui, la recherche se concentre davantage sur l’allongement de la période de vieillissement en bonne santé plutôt que sur celui de la durée de vie. En d’autres termes, plutôt que de nous maintenir en vie pendant des décennies supplémentaires, l’accent est mis sur la prolongation de la durée pendant laquelle nous sommes en forme.
« Le scénario cauchemardesque a toujours été l’allongement de la durée de vie sans réduction des problèmes de santé », explique le chercheur Gordon Lithgow, qui a supervisé ces nouvelles recherches. « Dans cette étude, les souris d’âge moyen traitées sont devenues mieux portantes au fil du temps. Même les souris qui sont mortes prématurément ont vu leur santé s’améliorer, ce qui était vraiment surprenant et encourageant. »
La durée de vie en bonne santé a été évaluée en utilisant un certain nombre de paramètres, notamment des marqueurs inflammatoires, la fragilité et la cognition. Dans l’ensemble, les animaux supplémentés en AKG présentaient une amélioration globale de plus de 40 % pour ces mesures par rapport aux spécimens témoins.
« Le traitement à l’AKG a favorisé la production d’interleukine 10 (IL-10) qui possède des propriétés anti-inflammatoires et aide à maintenir l’homéostasie normale des tissus », explique Azar Asadi Shahmirzadi, co-auteur de l’étude. « L’inflammation chronique est un facteur considérable de vieillissement et nous pensons que sa suppression pourrait être à la base de l’allongement de la durée de vie et probablement de la durée de vie en bonne santé. C’est pourquoi nous attendons avec impatience un suivi plus approfondi à cet égard. »
Des essais cliniques à venir
La recherche n’en étant encore qu’à ses débuts, et bien que les suppléments d’AKG soient disponibles sur le marché depuis plusieurs années, rien ne permet aujourd’hui d’affirmer avec certitude qu’une consommation soutenue n’entraîne pas d’effets négatifs à long terme. Pour cette raison, des chercheurs de l’université nationale de Singapour mettent actuellement au point un essai clinique sur l’homme destiné à tester les effets de l’AKG chez des adultes d’âge moyen en bonne santé.
Bien évidemment, l’essai ne pourra pas fournir de données immédiates sur les effets que les suppléments d’AKG produisent après 10 ou 20 ans, mais la recherche examinera un certain nombre de biomarqueurs afin de déterminer s’il existe des signaux suggérant qu’une supplémentation soutenue à l’âge moyen puisse conduire à une amélioration de la santé sur le long terme.
« Cet essai portera sur l’horloge épigénétique ainsi que sur des marqueurs standards du vieillissement, notamment la vitesse d’onde de pouls et l’inflammation », explique Brian Kennedy, auteur principal de l’étude. « Cette opportunité nous permettra d’aller au-delà des preuves anecdotiques. Des données cliniques réelles aideront à informer les médecins et les consommateurs désireux d’améliorer leur santé dans le contexte du vieillissement. »
Par Yann Contegat, le
Source: New Atlas
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