Annie Easley était une informaticienne, une spécialiste des fusées et une mathématicienne américaine qui a grandement contribué à la conception de la technologie Centaur du NACA, le prédécesseur de la NASA. En plus de ses réalisations au NACA, elle a également coécrit de nombreux articles sur les moteurs nucléaires des fusées et elle a travaillé sur de nombreuses études sur les ressources énergétiques. Lumière sur cette femme d’exception.
Annie Easley, une femme persévérante
Annie Easley est née le 23 avril 1933 à Birmingham, la plus grande ville de l’État de l’Alabama. Sa mère, McCrory Willie, l’a élevée seule et lui a toujours dit qu’on peut choisir sa destinée et que, malgré les différents obstacles qui peuvent se présenter dans la vie, on est toujours maître de son existence. C’est cette pensée qui a nourri l’âme d’Annie Easley pendant toute son enfance.
Dans les années 30, les lois Jim Crow ont imposé la ségrégation raciale dans plusieurs États en Amérique. Promulguées en 1877, lesdites lois n’ont été abolies qu’en 1964. A cette époque, la ségrégation raciale était d’une très grande envergure. La jeune Annie Easley n’a donc pas pu vivre pleinement son enfance. Malgré cette situation plutôt décourageante, Annie Easley a réalisé tous les efforts possibles pour devenir la personne qu’elle rêvait d’être.
Adolescente, elle part à la Nouvelle-Orléans pour faire des études en pharmacie à l’université Xavier en 1950. Malheureusement, elle rentre à Birmingham en 1954 et ne termine donc pas ses études. En rentrant dans son pays natal, elle a aidé plusieurs de ses semblables à préparer l’examen permettant de pouvoir voter. La loi de la ségrégation a imposé que tout « Noir » qui veut voter doive passer un examen. À travers ce geste, elle a montré son engagement dans la lutte contre la discrimination raciale.
Mariée, elle s’installe à Cleveland dans l’État de l’Ohio avec son mari. Elle n’a pas renoncé à son ambition de devenir pharmacienne, mais le sort en a décidé autrement. En 1955, elle découvre une annonce de recrutement d’un « calculateur humain » pour le NACA (National Advisory Committee for Aeronautics). Ses compétences en mathématiques lui ont permis d’être embauchée. Parmi les milliers de personnes qui travaillent au sein du NACA, ils ne sont que quatre Afro-Américains.
Informaticienne à la NASA
À sa création en 1958, la NASA a développé un projet de construction d’un étage de fusée appelé Centaur. Le talent et l’intelligence hors pair d’Annie Easley lui ont permis de pouvoir participer à l’élaboration de ce projet. C’est le début de sa carrière en tant qu’informaticienne, en concevant des codes informatiques qui permettent d’analyser et de convertir les énergies pour faire fonctionner l’étage de fusée. Programmeuse informatique, elle a contribué au développement de l’énergie renouvelable en travaillant sur des projets dans le domaine énergétique.
Elle a contribué à la conception du Plum Brook Reactor, le premier et le seul réacteur à fission nucléaire de la NASA, et a exécuté les simulations nécessaires au bon fonctionnement du réacteur. Après avoir suivi des études en mathématiques, elle a pu décrocher son diplôme de licence à l’université d’État de Cleveland en 1977. En dépit du fait qu’elle a subi plusieurs discriminations durant son cursus, elle a quand même réussi à obtenir un poste important à la NASA. Très dévouée, elle a fait tous les efforts possibles pour faire évoluer les projets spatiaux de la NASA.
Pendant sa carrière à la NASA, elle a participé à plusieurs conférences pour sensibiliser les jeunes étudiants. Elle répète souvent le conseil de sa mère aux jeunes en disant : « Vous pouvez être tout ce que vous voulez être, mais vous devez y travailler. » Son succès est donc le fruit d’un travail acharné. Durant toute sa carrière à la NASA, elle a fait preuve de rigueur et de résilience. En 2001, elle a déclaré dans une interview : « J’étais juste là pour faire le travail et je savais que j’avais les capacités pour le faire et c’est sur ça que je me focalisais. Si je ne peux pas travailler avec toi, je travaillerai à côté de toi. On ne pouvait me décourager au point que je parte. Ça peut être une solution pour certains, mais ce n’était pas la mienne. »
La fin de sa carrière et sa mort
Toute sa vie, elle s’est battue pour l’égalité des chances entre les Noirs et les Blancs. Vers la fin de sa carrière, après avoir passé le flambeau de l’informatique à ses successeurs, elle a tenu un rôle de conseillère pour l’EEO (Equal Employment Opportunity), une branche au sein de la NASA qui prend compte de l’égalité des chances en matière d’emploi.
En 1989, après avoir apporté sa pierre à l’édifice de la NASA, elle part à la retraite. Pionnière de l’informatique, Annie Easley a toujours agi avec humilité. Jusqu’à aujourd’hui, les recherches qu’elle a faites dans le domaine de l’informatique restent incontestablement utilisées dans plusieurs technologies. Peut-être que sans elle, l’énergie photovoltaïque et la voiture hybride n’existeraient pas encore.
Annie Easley, le génie de la NASA, a tiré sa révérence le 27 juin 2011 à Cleveland. Pendant ses 34 ans au sein de la NASA, elle a toujours fait preuve d’une grande générosité envers ses collègues. Détermination, discipline et travail sont les principes sur lesquels elle a fondé sa vie. Jusqu’à la fin de sa vie, elle a combattu pour l’égalité, visant à éliminer toute discrimination liée à la race et au genre. Pour aller plus loin, voici 10 autres femmes oubliées qui ont pourtant révolutionné le domaine de la technologie.
Super téléfilm qui est passé sur la 2 le 30 octobre. Dommage que sa facture ait été un peu trop classique, c’était un peu froid, plus de sentiments ou des sentiments plus extravertis et cela aurait été un peu plus attractif. Histoire passionnante et excellents acteurs