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Les animaux ont-ils honte ?

Une question que les humains se posent sans doute depuis toujours

singe honte
— nshah86 / Shutterstock.com

Si de nombreuses caricatures ou même des photos représentent des animaux qui semblent éprouver de la honte, il est légitime de se demander si c’est une simple interpolation de ce que les humains croient être de la honte, ou si les animaux éprouvent réellement de l’embarras. Explorons donc la honte chez les animaux.

Une question étudiée depuis longtemps

La question de savoir si les animaux éprouvent de la honte est un sujet qui fascine autant les chercheurs que les amoureux des animaux. S’il est clair que les animaux peuvent éprouver une gamme d’émotions comme la joie, la peur et la tristesse, le concept de honte est plus insaisissable. En premier lieu, il faut savoir que la honte est une émotion complexe qui implique des sentiments de culpabilité, de gêne et un sentiment de faute morale. La honte est un sentiment qui implique la conscience de soi et la reconnaissance des normes ou des attentes sociales.

Si les animaux peuvent effectivement présenter des comportements qui ressemblent à de la honte ou de l’embarras, il est crucial de faire la différence entre les instincts innés et les processus cognitifs et émotionnels nécessaires à une véritable honte. Pour faire cette distinction, plusieurs études ont examiné le comportement des animaux pour déterminer s’ils ressentent de la honte. Une ligne de recherche s’est notamment concentrée sur les animaux sociaux, tels que les primates, les chiens et les éléphants.

Ces derniers semblent en effet afficher des signes d’embarras social lorsqu’ils font des erreurs ou violent les normes du groupe. Ils peuvent présenter des comportements de soumission, éviter le contact visuel ou rechercher la réconciliation après un incident. Même si cela peut faire penser à de la honte, ces comportements ne sont pas nécessairement indicatifs de cette émotion. En effet, cela peut aussi être attribué à la peur, à la soumission ou à un désir de rétablir l’harmonie sociale plutôt qu’à une véritable conscience de soi.

honte
— Ollyy / Shutterstock.com

Une énigme complexe qui reste irrésolue à ce jour

Puisque le comportement n’est pas un indicatif fiable du sentiment d’embarras, certains scientifiques se sont tournés vers l’étude des capacités cognitives des animaux. Alors que les animaux démontrent des capacités cognitives et une certaine autoreconnaissance, la mesure dans laquelle ils possèdent la complexité cognitive nécessaire à la honte reste malheureusement incertaine. La recherche neuroscientifique a révélé que certains animaux, comme les primates et les dauphins, possèdent des structures cérébrales similaires au cortex préfrontal humain, qui est impliqué dans la conscience de soi.

Cependant, ces études n’ont pas déterminé si ces similitudes structurelles se traduisent par des capacités cognitives comparables et la capacité d’éprouver de la honte chez les humains. Ainsi, ni l’étude du comportement ni celle de la cognition ne peuvent fournir d’informations claires au sujet de la honte ressentie ou non chez les animaux. À l’heure actuelle, tout ce que nous savons, c’est qu’ils peuvent avoir des comportements que l’on peut associer par anthropomorphisme à la honte.

Par ailleurs, les animaux ont-ils du chagrin ?

Par Gabrielle Andriamanjatoson, le

Source: IFL Science

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