Les animaux ont-ils le droit de participer aux décisions qui les concernent ? C’est la question que pose l’avocat Ioan-Radu Motoarcă, basé à Chicago, dans un article publié dans la revue Analysis. Il propose d’accorder le droit de vote aux animaux, en leur attribuant des représentants humains qui défendraient leurs intérêts.
Depuis toujours, les humains ont imposé leur volonté aux animaux, sans tenir compte de leurs besoins et de leurs sentiments. Les lois contre la cruauté envers les animaux ont certes permis de limiter les abus, mais elles restent insuffisantes pour garantir le bien-être des animaux. Dans ce contexte, la proposition de Motoarcă ouvre la voie à un nouveau mécanisme de protection : donner le droit de vote aux animaux. Concrètement, cela signifierait que des humains seraient désignés pour représenter chaque espèce animale et pour voter des lois en leur faveur. L’objectif serait de protéger les intérêts des animaux et de leur donner une voix dans les affaires qui les concernent.
Selon Motoarcă, cela permettrait aux animaux de la faune amazonienne brésilienne, comme les singes et les perroquets, d’influencer les politiques environnementales les affectant. De même, les animaux d’élevage, tels que les cochons, vaches et poulets, auraient un pouvoir décisionnel sur les réglementations liées à leur bien-être.
Évidemment, l’argument ne manque pas de susciter des réactions, souvent sarcastiques, notamment sur les plateformes de médias sociaux. De plus, le mécanisme pratique pour l’application de cette idée soulève plusieurs questions. Qui, par exemple, serait qualifié pour représenter spécifiquement chaque espèce animale, et sur quels critères ? Cette idée pose donc des défis importants pour sa mise en œuvre.
Il est important de rappeler que nombre d’idées qui forment aujourd’hui le socle de nos systèmes de gouvernance étaient autrefois considérées comme radicales ou farfelues. L’émancipation des femmes et des minorités en sont des exemples. Le débat sur le droit de vote animalier, aussi extravagant soit-il, pourrait donc être un signe précurseur de changements sociétaux à venir.