
Ne vous fiez pas à la taille minuscule de cette punaise d’eau. Le bien nommé Micronecte bruyant, qui se rencontre couramment dans les étangs et lacs d’Europe, produit un chant remarquablement puissant.
Insecte bruyant
Avec ses deux millimètres de long, Micronecta scholtzi n’est pas l’insecte le plus impressionnant qui soit. L’espèce se distingue principalement des autres représentantes du genre Micronecta par la structure des organes génitaux des mâles, permettant une « insémination traumatique », un premier segment de thorax court et un motif sombre au niveau de la tête.
Durant la saison de reproduction, les mâles tentent de s’attirer les faveurs des femelles en produisant un chant nuptial subaquatique n’impliquant pas leurs pièces buccales, mais leur pénis.
Utilisant cette structure comme un archer, ils vont essentiellement la frotter contre une petite zone de leur abdomen (50 micromètres de diamètre, soit environ l’épaisseur d’un cheveu humain). Un phénomène connu sous le nom de « stridulation », permettant de générer un son dont le volume (jusqu’à 99,2 dB) rivalise avec celui d’un train de marchandises.
Un chant nuptial clairement audible
Avec une fréquence de 10 kHz, celui-ci présente la particularité de pouvoir être perçu par les oreilles humaines.
« De façon assez remarquable, même si presque tout le volume est perdu lorsque le son passe de l’eau à l’air, il reste néanmoins audible pour les humains marchant le long des rives d’un étang », explique James Windmill, de l’université de Strathclyde.
Dans une étude publiée en 2011 dans la revue PLOS ONE, le scientifique et ses collègues avaient estimé que ces découvertes pourraient conduire à de nouvelles percées dans le domaine de la biomimétique, s’inspirant du vivant, et de l’acoustique (technologies sonar plus performantes).
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Par Yann Contegat, le
Source: IFL Science
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