Des chercheurs américains ont développé un dispositif portable basé sur les ondes sonores, capable d’isoler rapidement, et à partir d’une quantité de sang réduite, les biomarqueurs de différentes maladies.
Laboratoire portable
Les prélèvements sanguins de routine et de suivi impliquent généralement une aiguille hypodermique. L’échantillon va ensuite être analysé en laboratoire afin d’y déceler des molécules révélatrices d’un état pathologique ou de son évolution. Ce qui peut prendre quelques heures à quelques jours.
Afin de les simplifier, des scientifiques de l’université du Colorado ont mis au point un nouveau dispositif portable ne nécessitant, comme la plupart des appareils mesurant la glycémie, qu’une petite goutte de sang.
Celle-ci est mélangée dans une minuscule chambre à des particules de contraste acoustique négatives fonctionnelles. De la taille d’une cellule, elles peuvent être recouvertes de différents matériaux afin de capturer des biomarqueurs spécifiques (particules virales, protéines…), que l’émission d’ondes sonores va permettre de trier. Des « étiquettes » fluorescentes sont ensuite attachées aux biomarqueurs et des lasers utilisés afin d’estimer précisément leurs niveaux. L’ensemble du processus prend une soixantaine de minutes.
« Nous utilisons essentiellement des ondes sonores pour manipuler des particules présentes dans un minuscule volume de liquide et les isoler rapidement », explique Cooper Thome, auteur principal de la nouvelle étude, publiée dans la revue Science Advances. « C’est une toute nouvelle façon de mesurer les biomarqueurs sanguins. »
Des tests prometteurs
Des expériences ont montré que l’approche permettait de détecter des anticorps spécifiques, même à de très faibles concentrations, aussi efficacement que les analyses sanguines traditionnelles.
S’ils admettent qu’il reste encore du travail avant d’envisager son utilisation clinique à grande échelle, l’approche pourrait être adaptée à un large éventail de biomarqueurs, couvrant de nombreux types de maladies.
Il y a quelques mois, des chercheurs suisses avaient dévoilé un dispositif inspiré des sangsues pour des prises de sang moins invasives.