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Alzheimer : une nouvelle protéine ouvre la voie à un traitement avant l’apparition des symptômes

Une piste qui ouvre un profond espoir à l’heure où il n’existe aucun traitement contre la maladie

Alzheimer
— peterschreiber.media / Shutterstock.com

Au cours de la dernière décennie, les scientifiques ont réalisé des avancées remarquables dans la recherche sur la maladie d’Alzheimer. Une récente découverte relative à la protéine cérébrale TSPO pourrait cependant être la plus grande avancée dans ce domaine, car elle pourrait permettre de traiter la maladie avant l’apparition des symptômes.

Un nouveau biomarqueur

La maladie d’Alzheimer évolue généralement lentement en trois stades : précoce, moyen et avancé. Comme la maladie d’Alzheimer affecte les personnes de manière différente, chaque personne peut ressentir les symptômes de la démence différemment. Quoi qu’il en soit, la plupart des gens pensent que la maladie d’Alzheimer commence par de petits oublis, pour ensuite évoluer vers des problèmes de perte de mémoire plus sévères et d’autres problèmes cognitifs. Cependant, il existe des signes précurseurs à la maladie qui apparaissent avant ces symptômes irréversibles.

Dans une étude publiée dans la revue Acta Neuropathologica, les chercheurs de l’université internationale de Floride ont identifié l’un de ces signes : la protéine cérébrale translocatrice de 18 kDa ou TSPO. Les niveaux de TSPO sont normalement très faibles dans le cerveau, mais ils augmentent considérablement en cas d’inflammation cérébrale. Et d’après les résultats de l’étude, elle est détectable dans une région spécifique du cerveau avant même que la perte de mémoire ou le déclin cognitif ne soient évidents, et influence l’apparition de la maladie d’Alzheimer. Autrement dit, cibler la TSPO pourrait permettre de détecter la maladie d’Alzheimer bien avant l’apparition de troubles de la mémoire et d’autres symptômes.

Vers une détection très précoce

Notons que la découverte de la protéine TSPO n’est pas vraiment récente, dans la mesure où les scientifiques étudient déjà cette protéine depuis plus de 30 ans. Tomás Guilarte – expert en TSPO et auteur principal de la récente étude – a notamment contribué à identifier cette protéine comme étant un marqueur d’imagerie fiable pour l’identification de la neuroinflammation dans de nombreuses affections neurologiques, neurodégénératives et psychiatriques. Dans la présente étude, les chercheurs ont appliqué des techniques d’imagerie avancées pour suivre l’activité de la TSPO chez des souris.

Ces dernières étaient génétiquement modifiées pour développer une forme agressive et précoce de la maladie, qui reproduit certains aspects de la maladie d’Alzheimer héréditaire chez l’Homme. Les scientifiques ont étudié ces souris à différents stades de vie. Cette analyse a permis aux chercheurs de cartographier la séquence des événements pathologiques, du niveau moléculaire aux changements comportementaux observables. Ils ont ensuite validé ces résultats à l’aide de tissus cérébraux provenant de membres de la plus grande communauté mondiale de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer héréditaire à début précoce, basée à Antioquia, en Colombie.

Ces diverses analyses ont finalement permis de déterminer où et quand la protéine TSPO apparaît initialement dans le cerveau. Les chercheurs ont découvert que son apparition coïncide avec de petites dispersions de plaques amyloïdes, connues pour être un signe irréfutable de la maladie d’Alzheimer. Ils ont également découvert que les signaux de TSPO étaient émis par des cellules cérébrales spécifiques responsables de la protection des neurones. Il a aussi été révélé que les cellules microgliales les plus proches des plaques amyloïdes présentaient la plus forte concentration de TSPO.

Enfin, des excès de TSPO ont pu être observés chez des souris âgées d’un mois et demi, soit l’équivalent d’un humain de 18 à 20 ans. Les scientifiques ont découvert le même schéma dans des échantillons de cerveau humain, et c’est une excellente nouvelle, dans la mesure où cela offre de nouvelles possibilités pour une détection très précoce de la maladie. Rappelons qu’une détection précoce est très importante, car elle permet de ralentir et de retarder le développement de la maladie et l’apparition des symptômes. Pour rappel, la maladie d’Alzheimer s’explique par cette cause unique, selon une étude.

Par Gabrielle Andriamanjatoson, le

Source: Independent

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